Fabio Celestini a changé. Beaucoup, même. Le coach du FCB n'aborde plus du tout la vie de la même manière. Quand notre collègue Céline Feller lui a demandé, la semaine dernière, comment il faisait pour ne pas penser au football durant la pause dévolue aux équipes nationales, le Vaudois a donné une réponse qui a sans doute surpris tout ceux qui le connaissent et l'ont vu à l'oeuvre sur le banc du LS (entre 2015 et 2018), à une époque où il ne faisait «que travailler», comme il dit.
Pour s'échapper du football, penser à autre chose qu'au pressing ou au 4-1-4-1, le coach rhénan va à l'opéra. «Je suis allé à Vienne pour en voir un le week-end dernier (réd: il y a dix jours). J'ai également assisté à un opéra à Paris. Pas parce que je suis un fanatique de ce genre de spectacle, mais parce que je veux faire des expériences. C'est très important pour pouvoir recharger les batteries.»
Fabio Celestini admet que «ce n'est pas facile», même dans ces moments-là, d'oublier complètement le football.
Le Vaudois de 48 ans dit aussi aimer «la musique, le dessin et la pâtisserie». Il ajoute ensuite une précision qui dit beaucoup du chemin parcouru ces dernières années. «J'ai appris au cours de mon parcours qu'il faut avoir des idées claires pour pouvoir lâcher prise. Pour sortir de ce tourbillon de choses et d'émotions, et pour se reposer.» Sa prise de conscience, Celestini la doit à une expérience douloureuse: son passage au Lausanne-Sport.
«Lausanne était difficile, souffle le coach avec le recul. Je voulais prouver que j'étais un bon entraîneur, pour moi-même et pour les autres. C'est ma ville, le club avec lequel j'ai vécu tant de choses. C'était exigeant. De plus, je suis quelqu'un d'extrêmement exigeant envers moi-même. J'aime les responsabilités et je les assume volontiers. Mais à l'époque, j'ai toujours eu le sentiment que si quelque chose ne se passait pas bien, c'était à 100% de ma faute. Cela m'affecte, cela me touche toujours beaucoup quand l'équipe ne va pas bien et qu'elle perd. Je vis cela très intensément.»
INEOS a racheté Lausanne en 2017, soit deux ans après l'arrivée de Fabio Celestini sur le banc. Pour ce dernier, tout a changé.
Son départ lui a permis de «recommencer à faire du fitness, à cuisiner. Et tout à coup, je me suis senti à nouveau bien.» Il en a tiré une leçon: «Je me suis alors dit: c'est la dernière fois que cela m'arrive.» Il a tenu sa promesse. Fabio Celestini a récemment prolongé jusqu'à l'été 2026 le contrat le liant au FC Bâle.
Collaboration: Céline Feller