Le défenseur de GC Dirk Abels commet-il une faute de main? Même avec la meilleure volonté du monde, en regardant plusieurs fois les images TV sous différents angles, on ne peut pas la voir. Et pourtant, le FC Lucerne obtient un penalty sur cette action. Il le transforme à la 59e minute pour mener 2-0 et plier ainsi la rencontre.
Une chance pour les Lucernois, qui renouent avec la victoire. Grasshopper, par contre, a de quoi l'avoir mauvaise. Surtout que les Zurichois restent avant-derniers de Super League avec 9 petits points en 13 journées, et que leur entraîneur, Marco Schällibaum, est plus que jamais sur un siège éjectable.
GC et ses fans ont de quoi être encore plus en colère après les révélations d'après-match. On apprend que l'arbitre principal, Johannes von Mandach, ne voulait pas accorder de penalty après avoir regardé les images TV au bord du terrain. Il a donc maintenu sa décision initiale de «continuer à jouer». Mais l'arbitre vidéo (VAR) Luca Cibelli, depuis le studio de Volketswil, a demandé à von Mandach, par message radio, de regarder une nouvelle fois le tir dévié du Lucernois Kevin Spadanuda.
Cibelli, quant à lui, a maintenu sa version des faits et a assuré à von Mandach qu'il avait vu une main devant son écran.
C'est dur pour le jeune arbitre argovien, qui a reçu des informations erronées de son collègue depuis la salle VAR. Mais il doit aussi accepter le reproche d'avoir pris une décision contraire à ses propres convictions et d'avoir ainsi laissé son collègue, à distance, lui dicter un mauvais choix dans une action décisive sur le résultat du match.
Mais que s'est-il passé entre la VAR et l'arbitre principal pour aboutir à pareille décision? Pourquoi la VAR est-elle en désaccord avec l'arbitre dans le stade? La VAR et l'arbitre principal ont-ils pris une décision trop hâtive? Lundi, lendemain du match, Daniel Wermelinger, chef des arbitres suisses d'élite, a détaillé la scène à CH Media, le groupe auquel appartient watson:
Daniel Wermelinger arrive à la conclusion suivante:
Il s'agit donc d'une autocritique très franche et transparente. En détaillant ses interactions avec la VAR, l'arbitre de ce Lucerne-GC, Johannes von Mandach, a également contribué, en grande partie, à cette autocritique et à la remise en question qui va suivre. Une attitude appréciable.
Daniel Wermelinger, lui, assure que son département est sur la bonne voie et que cette erreur, dimanche, ne doit pas remettre en question le bon travail des arbitres, y compris ceux qui officient à la VAR. «Jusqu'à présent, nous avons été satisfaits des performances présentées. Les arbitres VAR sont restés patients et fidèles à leur ligne d'intervention réservée».
Pas sûr, toutefois, que cet optimisme fasse passer plus facilement la pilule à GC et ses supporters.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber