Diego Dedura-Palomero était encore un tennisman inconnu il y a quelques jours. Rien de plus normal. Il n'a que 17 ans et son classement, certes honorable pour son jeune âge, se situe au-delà de la 500e place.
Mais depuis mardi, son nom est régulièrement mentionné sur la planète sport. D'abord parce que le jeune allemand a battu un certain Denis Shapovalov, 29e mondial, au premier tour du tournoi de Munich (ATP 500). Il est ainsi devenu le premier joueur né en 2008 à remporter un match sur le circuit.
Ensuite parce que Dedura-Palomero a célébré avec véhémence son succès, comme s'il venait de remporter un tournoi du Grand Chelem. L'Allemand a en effet multiplié les cris de rage, jetant avec force son poignet anti-transpiration contre le sol. Puis il a dessiné avec ses pieds une croix, lui le fervent croyant, avant de s'allonger au centre de celle-ci. Une sorte de célébration à la «Guga».
L'enthousiasme du joueur pourrait être compréhensible. Après tout, une première victoire en «500», qui plus est à domicile, n'arrive qu'une fois dans une vie. Cependant, de nombreux suiveurs ont été amusés, surpris voire scandalisés par l'intensité mise par le tennisman au moment de fêter son succès, celui-ci ayant été obtenu suite à l'abandon sur blessure de Shapovalov, battu 7-6 au premier set et mené 3-0 dans la seconde manche. On est loin de la règle tacite selon laquelle les célébrations doivent être sobres lorsque l'adversaire est contrait de stopper son match.
Certains ont toutefois déjà pardonné Diego Dedura-Palomero en raison de son jeune âge. Et puis, il montre beaucoup de personnalité, dans un sport que l'on dit de plus en plus aseptisé. Il sera en tout cas à suivre jeudi en huitième de finale face à Zizou Bergs, qu'il tentera de battre de manière plus conventionnelle, lui qui a déjà compté sur le forfait de Monfils pour intégrer le tableau principal en tant que lucky loser.
(roc)