Le moment que vous préférez en compétition?
Trente minutes avant la course, quand on porte la combinaison moulante, qu’on a les écouteurs sur les oreilles et qu’on marche vers la chambre d’appel. Autour de moi, il y a des athlètes de tous les pays, avec leur coach qui les motive. Cette ruche qui avance vers la chambre d’appel, je trouve ça hyper-galvanisant. On réalise qu’on touche à un sommet, à la concrétisation de quelque chose.
Le moment que vous préférez à l’entraînement?
On en bave à l’entraînement dans le seul but d’en tirer profit en compétition, donc ce ne sont pas les heures les plus mémorables. Mon moment préféré, ça reste la récup’, ou quand on nage facile, ou le plaisir de travailler en équipe. Mais la compétition reste la finalité.
Votre sport préféré, celui que vous auriez pu pratiquer si vous n’aviez pas choisi la natation?
Je pense que j’aurais pu faire de l’athlétisme; même si malheureusement, je suis très mauvais en course à pied. J’ai d’ailleurs proposé à Lea (réd: Sprunger) d’échanger nos expériences, elle m’apprendrait à courir et je lui montrerais comment nager. L’athlétisme est l’un des seuls sports auquel je pourrais adhérer dans le sens où il y a un chronomètre, un verdict imparable, sans intervention extérieure. Il n’y a rien de difficile à comprendre: tu chausses une paire de basket et c’est parti; comme nous en natation.
Votre plaisir passe-t-il nécessairement par l’effort?
Un peu, oui. Il faut en tout cas que mon sport soit chronométrique, sans ambiguïté en termes de performance, et si possible individuel.
Votre occupation préférée quand vous êtes stressé?
En compétition, je suis très souvent sur mon téléphone à chercher un petit jeu, n’importe lequel, pourvu que je pense à autre chose.
Votre façon préférée de passer un jour de congé (s’il en est)?
Je crois que chez les nageurs, les congés sont une légende… Quand ça arrive, j’aime dormir très tard le matin. Puis bruncher, aller me balader un peu, et retourner au lit.
Combien d’heures dormez-vous en moyenne?
En temps normal, il faut compter huit heures par nuit et deux heures de sieste. Ce qui nous donne une dizaine d’heures par jour mais si j’en avais la possibilité, j’en dormirais quinze! Je suis un gros dormeur. C’est toujours très dur de me lever.
En vacances aussi?
Je passe environ trois ou quatre semaines de vacances par an. Au début, oui, je dors autant que je peux. Mais j’ai l’impression de ne pas profiter assez et je me fais violence pour sortir du lit.
Votre citation préférée?
Le travail paie toujours. C’est une conviction qui a toujours guidé ma carrière. A chaque fois que je vais à l’entraînement, j’ai la certitude que ça paiera.
Votre style de musique préféré, en compétition et en dehors?
Je suis très rock: Linkin Park, Red Hot Chili Peppers, Green Day. Des trucs comme on en fait malheureusement plus assez mais je les écoute encore, notamment dans la chambre d’appel.
Préférez-vous réaliser une course extraordinaire, atteindre la perfection que vous recherchez depuis des années, mais terminer 4e des JO, ou réaliser une course chanceuse, assez médiocre, et terminer 3e?
3e. A tous les coups! Et si je monte sur le podium au terme d’une course médiocre, je suis doublement heureux: je me dis que je pourrais espérer encore mieux la prochaine fois.
Préférez-vous devenir champion olympique et mourir à 90 ans ou ne jamais le devenir et vivre heureux jusqu’à 100 ans?
Pour moi, sans hésiter, je choisis champion olympique. Ça fait 15 ans que je nage. Pour réaliser mon rêve, je veux bien accepter de sacrifier 10 années de ma vie. Peut-être que je le regretterais à 80 ans mais aujourd’hui, non, je n’ai aucun doute.