Plus d'un demi-million de fans ont profité à Bâle des offres liées au Concours Eurovision de la Chanson la semaine dernière. Dressant le bilan de la manifestation, la SSR et la ville hôte évoquent un «succès total».
«Nous avons senti que la ville de Bâle était vraiment présente dès le début», a déclaré la directrice générale de la SSR, Susanne Wille, lors de la conférence de presse de bilan lundi. Elle a salué l'organisation d'un grand show, mais aussi d'un événement social.
Environ 170 millions de personnes ont suivi l'Eurovision à l'écran. Plus de 100 000 fans ont assisté aux spectacles à la Halle St-Jacques et au public viewing «Arena plus» et au moins autant au défilé d'ouverture dans le centre-ville de Bâle.
Quelque 343 000 visiteurs ont profité du programme d'accompagnement et des projections publiques en ville, selon les organisateurs. Chaque jour, environ 23 000 personnes ont visité le Village de l'Eurovision dans les halles de la Foire de Bâle, tandis que la scène de l'Eurovision Square sur la Barfüsserplatz a attiré jusqu'à 25 000 fans.
«Ce sont les chiffres dont nous avions rêvé, nos attentes ont été satisfaites», a dit le président du gouvernement de Bâle-Ville Conradin Cramer. «My wildest dreams (mes rêves les plus fous) se sont réalisés», a-t-il encore déclaré, citant JJ, le vainqueur autrichien du Concours de l'Eurovision 2025.
A la conférence de bilan, les deux producteurs de la 69e édition, Reto Peritz et Moritz Stalder, avaient aussi de quoi sourire. La première demi-finale a attiré 552 000 téléspectateurs sur les chaînes de la SSR et la deuxième demi-finale 594 000. Les chiffres d'audience de la finale ne sont pas encore disponibles.
Après les tensions et incidents survenus en marge du concours 2024 à Malmö, Suède, Bâle se trouvait sous haute surveillance. Susanne Wille a insisté sur «l'ambiance pacifique» qui a caractérisé la manifestation dans la ville rhénane. Les partenaires européens ont particulièrement apprécié le sentiment palpable de sécurité.
La ministre bâloise de la sécurité, Stephanie Eymann, tire un bilan satisfaisant sur ce front. Hormis des tentatives de perturbation de la part d'activistes, les festivités se sont déroulées sans incidents violents. Un important dispositif sécuritaire avait été déployé dans la cité rhénane, avec plus de 1300 policiers venant de toute la Suisse.
Dix actions ou manifestations ont eu lieu pendant la semaine de l'Eurovision, dont seules trois étaient autorisées. Les forces de l'ordre sont notamment intervenues lors du défilé d'ouverture en stoppant quelque 150 activistes qui tentaient de barrer la route à la délégation israélienne près de la place de la Foire de Bâle. Environ 400 manifestants ont aussi été empêchés samedi soir de se rendre au Village de l'Eurovision lors de la finale.
L'offre des équipes de sensibilisation a certes été utilisée, mais il n'y a jusqu'à présent pas eu de plainte en lien avec des délits sexuels dans le cadre de l'événement, selon Eymann. Des infractions à l'interdiction de vol des drones ont été recensées, mais par des personnes «qui n'étaient pas au courant» d'une telle interdiction.
De son côté, le commandement d'intervention policière des deux Bâles fait état de trois menaces proférées par mail contre l'Eurovision pendant son déroulement, mais sans qu'elles ne débouchent sur un risque sérieux après clarifications. L'infrastructure informatique des autorités et celle des organisateurs n'ont pas été perturbées par de potentielles cyberattaques.
Au vu de l'importante affluence de visiteurs dans le coude du Rhin, la police et les services de secours ont eu «relativement peu» de travail. La police a parfois dû régler des bagarres entre fêtards alcoolisés, mais il n'y a pas eu d'agressions sérieuses, complète un communiqué.
L'hôtellerie bâloise se félicite des quelque 50 000 nuitées enregistrées, dont environ 3000 chez l'habitant, selon le bilan de la directrice du tourisme bâlois Letizia Elia. En début de semaine, le taux d'occupation des hôtels atteignait 85%, voire 95% en seconde moitié semaine, soit une nette hausse par rapport à la moyenne habituelle de 60% au mois de mai.
Au total, 250 heures de musique live ont été diffusées à Bâle pendant la semaine de l'Eurovision. Le jour de la finale, les parkings de la ville n'étaient occupés qu'à moitié: le concept de transports publics avec trains spéciaux et trajets supplémentaires en tram et en bus a donc fait ses preuves, selon les organisateurs. (jzs/ats)