«La ruée vers l'or», écrit malicieusement le site chartsinfrance.net. En effet, la chanteuse Beyoncé a révélé vendredi 29 mars l'ensemble des 27 titres composant son nouvel album Cowboy Carter, deuxième volet de sa trilogie Renaissance.
Après des années de préparation, la potion est donc prête à couler dans les oreilles de ses fans impatientés par une première mise en bouche, concoctée en mars dernier.
Il y a un mois, on a en effet eu droit de découvrir ses deux premiers singles, Texas Hold'Em, en collaboration avec Rhiannon Giddens, et 16 Carriages. Les nouveaux venus dévoilent des featurings avec de grands noms de la musique country, de Dolly Parton à Willie Nelson, en passant par Linda Martell.
On y trouve également des duos avec Post Malone et Miley Cyrus. On aura également le plaisir de déceler dans les compositions ou les textes la patte de Stevie Wonder, Nile Rodgers et Raye.
Mention spéciale pour la reprise de Jolene, titre qu'on ne peut s'empêcher de passer en boucle quand les voix de Miley Cyrus et de sa marraine Dolly Parton se mêlent:
Si l'on retrouve massivement l'envoûtant son de Nashville, les vibes R&B, soul, hip-hop et même rock imbibent de nombreuses impressions.
Pour son huitième album, Beyoncé s'est lancée dans un genre qu'elle n'avait encore jamais investi: la country. Cependant, l'artiste originaire de Houston a tenu à préciser que «ce n'est pas un album country, c'est un album de Beyoncé.» Il faut dire que la superstar a déjà dû bien lutter, après s'est pris une tornade de critiques et de saillies émanant de milieux conservateurs. Ceux-ci ne voyaient en effet pas d'un bon oeil qu'une artiste noire se lance toutes santiags dehors sur les plates-bandes si balisées de la country.
Mais Cowboy Carter semble n'avoir cure des polémiques, et fait son petit bonhomme de chemin au sein des rankings les plus scrutés. Dès sa première journée d'écoute, le disque était déjà bien en route pour battre des records.
Spotify a notamment saisi Twitter (X) vendredi soir pour annoncer que l'album avait reçu «le plus d'écoutes en une journée en 2024». Pas mal!
On Friday, March 29, Beyoncé's COWBOY CARTER became Spotify’s most-streamed album in a single day in 2024 so far. This is also the first time a country album holds the title this year. pic.twitter.com/a0FJGY9QHd
— Spotify (@Spotify) March 29, 2024
Le site Chartsinfrance précise que les 27 morceaux ont totalisé 76,1 millions d'écoutes. En comparaison, Renaissance avait amassé 43,2 millions de streams sur la même période. Beyoncé a même eu l'heur de chiper la couronne de Taylor Swift, «devenant l'artiste la plus écoutée sur la plateforme de streaming ce vendredi et ce samedi». Mais bon, cette ascension au sommet n'a duré qu'un temps, Tay Tay ayant déjà repris son trône dimanche.
Actuellement, c'est le titre Texas Hold 'Em qui bénéficie le plus de tous ces lauriers.
Sur iTunes, Queen B règne également largement en maitresse (mais pas sur ses propres terres):
De son côté, Amazon Music compte également les records du bout des doigts:
Même les versions vinyles du disque s'arrachent, bien que tous les titres n'y figurent pas.
Forte de ces succès, Beyoncé n'a pas manqué de faire savoir qu'elle est bien déterminée à faire bouger les lignes, et surtout les frontières des genres et les étiquettes au sein de l'industrie musicale.
Elle a d'ailleurs profité des IHeartRadio Music Awards, qui se sont tenus ce lundi à Los Angeles, pour s'exprimer. Queen Bee y a en effet reçu un trophée aussi parlant qu'il est singulier: l'«Innovator Award».
C'est dans une tenue vintage de style western signée Gianni Versace que la superstar s'est avancée sur l'estrade, pour délivrer son discours de remerciement. Il s'agissait d'un outfit total cuir noir, chemise à franges, bottes noires et chapeau de cow-girl vissé sur la tête.
Selon le magazine Marie-Claire, ce look était très symbolique. Les pièces ont été présentées pour la première fois lors du défilé Gianni Versace automne-hiver 1992-1993. Le show explorait «l'univers esthétique du BDSM (...) que l'on connaît surtout sous le nom de "Miss S&M"». Queen Bee souhaitait peut-être faire passer un message à ses haters: elle ne craint pas de devenir à son tour «l'enfant terrible» - non de la mode, comme Gianni, mais de la musique.
Quoi qu'il en soit, la superstar a profité de ce micro ouvert pour délivrer un «acceptance speech» visant ses détracteurs, et pour appeler à plus d'ouverture dans la musique:
Et d'ajouter:
Beyoncé a également remercié tous ses prédécesseurs qui ont «réalisé leurs rêves pour qu'on puisse à notre tour les poursuivre: Rosetta Tharpe, Tracy Chapman, Linda Martell, Prince, André 3000, Tina Turner, Michael Jackson et naturellement, Stevie Wonder».
Au final, malgré - et peut-être même grâce à toutes ces polémiques - Cowboy Carter est bien parti devenir l'album du «meilleur démarrage» de toute la carrière de la chanteuse... et celui qui ouvrira des voies que l'on était loin d'imaginer obstruées en 2024.