Il fallait le voir gambader, ce lundi, sur les pelouses de la Maison-Blanche, entre des lapins de Pâques en peluche pastel et des enfants aux boucles rebondies. Sans l'ombre d'un regard affamé sur un œuf en chocolat. Oui, Donald Trump avait l'air en forme, délesté de près de 10 kilos depuis son dernier bulletin de santé officiel, en 2020. Saillant dans ses costards et presque aussi fluet que sa femme et ancienne mannequin, Melania.
Selon un bilan de santé tout juste sorti du four, à la mi-avril, le septuagénaire mesurerait désormais 1m88 pour 102 kilos, contre près de 115 kilos il y a cinq ans. Officiellement, on s'entend. On n'a pas oublié qu'en 2015, le médecin personnel de Donald Trump, Harold Bornstein, avait publié une lettre de santé le félicitant pour «sa force physique et son endurance extraordinaires». Juste avant sa mort, en 2021, le docteur avait confessé à CNN que son patient lui avait dicté l'intégralité de la lettre.
La récente et manifeste perte de poids du chef de l'Etat fait l'objet de nombreuses discussions, rumeurs, affirmations et contre-affirmations. A croire que tout le monde veut s'attribuer le mérite de ce Donald Trump 2.0 qui, rappelons-le, lors de son premier mandat, frisait l'obésité avec un IMC de 30,5.
Selon son médecin actuel, le Dr Sean Barbabella, cette amélioration est due à son «mode de vie actif» et à ses «fréquentes victoires en golf» (si si, c'est écrit noir sur blanc dans le rapport médical). Le présentateur vedette de Fox News, Sean Hannity, pour sa part, impute cette perte de poids à l'abandon du pain de ses précieux hamburgers.
Quant à Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche, elle accorde tout le mérite de cette transformation physique «à son emploi du temps chargé, ses 20 heures de travail par jour, ses exercices sur le terrain de golf et au régime alimentaire qu'il suit grâce aux chefs exceptionnels de la Maison-Blanche».
Donald Trump, lui, ne livre pas tout à fait la même version. Il a encore clamé récemment qu'il avait perdu des kilos «à la dure» (allez savoir ce qu'il entend par là).
Cette semaine, le Daily Beast est venu mettre son grain de sel dans ce débat houleux qui agite l'opinion américaine depuis près d'une décennie. Et selon le média américain, ce n'est pas tant à la découverte du brocoli et à la sueur de son front que le président de 78 ans doit sa nouvelle silhouette... Plutôt qu'à des médicaments aussi appréciés que controversés: les GLP-1.
Plus connus du grand public sous ses noms d'agonistes, comme Ozempic ou Wegovy, ceux-ci sont utilisés dans le traitement du diabète et de l'obésité. Et ils font en ce moment des miracles (et des ravages) à Hollywood.
Contactée par le Daily Beast, la docteure Lisa Oldson, une spécialiste de l'obésité, observe: «La plupart des gens ne perdent pas aussi vite sans médicaments».
Même constat du côté de la diététicienne Carolyn Williams, interrogée par le même média. Ceci dit, ces médicaments peuvent «vous faire vous sentir mal», alors que, face caméra, le président semble être de bonne humeur et en bonne santé, constate la spécialiste.
En tout cas, Donald Trump ne serait pas allé chercher l'idée bien loin: son meilleur copain, Elon Musk, a certainement pu lui murmurer la solution miracle à l'oreille. L'homme le plus riche du monde a ouvertement parlé de sa dépendance aux médicaments GLP-1 pour perdre ses kilos superflus. «Rien ne contribuerait davantage à améliorer la santé, l'espérance de vie et la qualité de vie des Américains que de rendre les inhibiteurs du GLP extrêmement bon marché pour le public», a-t-il d'ailleurs affirmé sur X.
Dommage pour le milliardaire, la Maison-Blanche vient justement d'abandonner le projet d'une couverture élargie pour ces traitements coûteux, en refusant qu'ils soient pris en charge par des agences du gouvernement, alors que de nombreux assureurs et employeurs sont réticents à financer. Leur coût peut s'envoler jusqu'à 1200 dollars par mois. Bah, il a certainement d'autres problèmes plus urgents en ce moment que le financement de ses médicaments préférés.
Quant à Donald Trump, quelle que soit la méthode qui lui a permis de renouer avec un IMC de 28, il semble en tout cas en grande forme. Dans le rapport de santé publié le 15 avril dernier, son médecin conclut qu'avec des journées remplies de réunions, d'apparitions publiques et médiatiques et de «fréquentes victoires en tournois de golf», Donald Trump est en «excellente santé» avec «des fonctions cardiaques, pulmonaires, neurologiques et physiques générales robustes».