S'il fallait encore une preuve que cette campagne est historique, Internet vient de nous en dégoter une. De toute l'histoire américaine, c'est sans doute la première fois qu'un candidat à la vice-présidence est suspecté d'avoir entretenu des liens dirons-nous «peu orthodoxes» avec un objet de mobilier.
La rumeur a jailli le jour-même où JD Vance, sénateur dans l'Ohio, a confirmé qu'il campait bien le ticket républicain aux côtés de l'ancien président Donald Trump.
Aux origines de cette accusation scandaleuse? Un petit malicieux sur X, qui lâche, mine de rien: «Je ne peux pas le dire avec certitude, mais il pourrait être le premier choix de vice-président à avoir admis, dans un best-seller du New York Times, avoir baisé un gant en latex à l'envers glissé entre deux coussins de canapé (vance, hillbilly elegy, pp. 179-181) ».
Une référence directe à une section des mémoires à succès du sénateur, Hillbilly Elegy, et il n'en fallait pas plus pour convaincre les internautes. L'allégation est aussitôt devenue virale, générant un lot de mèmes et de blagues absolument savoureux.
we cannot let JD Vance near the oval office pic.twitter.com/aKEAnaoLBB
— Amy A (@lolennui) July 24, 2024
«Nous ne pouvons pas laisser JD Vance s’approcher du bureau ovale», a paniqué une utilisatrice, en pensant aux pauvres canapés qui doivent déjà trembler à la possibilité d'y voir débarquer le colistier de Trump. Quand un autre internaute partageait un mouvement de canapés, déjà fortement engagés en faveur de la candidate démocrate Kamala Harris, exempte de tout scandale sexuel impliquant un divan innocent.
I’m crying 😭 pic.twitter.com/TccL5V9rT3
— chris evans (@notcapnamerica) July 26, 2024
Cela étant dit, le «lanceur d'alerte» racontait des salades. En fait, les pages 179 à 181 ne mentionnent que le séjour du futur sénateur à l’université d’Etat de l’Ohio. Et JD Vance ne décrit à aucun moment dans son livre un quelconque rendez-vous sexuel avec un malheureux meuble rembourré.
Il n'empêche que l'histoire a pris de telles proportions que l’Associated Press publiait mercredi une longue explication intitulée «Non, JD Vance n’a pas eu de relations sexuelles avec un canapé». Un article de démenti curieusement retiré de son site Internet dès le lendemain. Une décision inhabituelle pour l'agence, qui la réserve généralement aux erreurs factuelles ou éditoriales graves.
Selon un porte-parole de l’AP au média américain Vox, «l'article, qui n’a pas été diffusé à nos clients, n’a pas été soumis à notre processus de révision standard. Nous cherchons à savoir comment cela s’est produit».
Outre le fait qu'il ne répondait pas à ses normes éditoriales, on ne sait pas précisément pourquoi AP a supprimé cet article. Certains spéculent déjà que l'agence est tellement attachée à la vérification scrupuleuse des faits que, malgré le fait que JD Vance n'évoque pas ses penchants sexuels dans son bouquin, il n’existe aucune preuve définitive qu’il n’ait pas essayé de coucher avec un canapé.
Une chose est sûre, le colistier de Donald Trump passe une mauvaise semaine. Au-delà de la débâcle sexuelle, JD Vance a multiplié les faux pas pour ce début de campagne. Plus tôt cette semaine, le sénateur est devenu la risée des réseaux après une blague sur les démocrates tombée complètement à plat. «J'ai bu un Mountain Dew light hier, et un autre aujourd'hui, et je suis sûr qu'ils vont aussi dire que c'est raciste», a-t-il déclaré lors d'un meeting lundi.
Le candidat est aussi empêtré dans une vaste polémique après la résurgence d'une interview de 2021, dans l'émission de Tucker Carlson. JD se plaignait alors que les Etats-Unis étaient «dirigés par une bande de dames à chats sans enfants, qui sont malheureuses dans leur propre vie», citant les démocrates Kamala Harris, Pete Buttigieg et Alexandria Ocasio-Cortez.
Des propos qui ont hérissé jusqu'aux poils de l'actrice pourtant réputée être la plus cool d'Hollywood, Jennifer Aniston. «Je n'arrive vraiment pas à croire que cela vienne d'un potentiel vice-président des Etats-Unis», a-t-elle bondi dans une story Instagram jeudi. «Tout ce que je peux dire, c'est… Monsieur Vance, je prie pour que votre fille ait la chance d'avoir elle-même des enfants un jour.» Et bim.
Une chose est sûre. Même si les penchants de JD Vance pour les coussins restent invérifiables à ce stade, si sa préoccupation est que les Etats-Unis produisent plus d'enfants, les canapés sont une mauvaise option.