La monarchie a beau être régie par un protocole militaire millénaire, au fond, c'est une cour d'école. Dernière chamaillerie en date? Charles, qui atteindra l'âge respectable de 75 ans mardi prochain, aurait été «snobé» par son propre fils et son insolente belle-fille, Meghan, lorsqu'il leur a fait parvenir un carton d'invitation pour son goûter d'anniversaire. Il n'y a pas d'âge pour les enfantillages.
Du pain béni pour les courtisans. Sauf que tout le monde n'est pas tout à fait d'accord sur cette version de l'histoire.
Côté Windsor, on est formel: Charles a formellement invité Harry aux festivités, affirme le Sunday Times. Rien de bien foufou au programme. A en croire un initié du palais, les célébrations devraient être réduites au strict «minimum» - à savoir le cercle familial et une poignée d'amis proches, réunis pour l'occasion dans la résidence londonienne de Clarence House.
«Pas Netflix»... Donc un peu chiant et plan-plan? C'est peut-être pour cette raison qu'Harry a fait savoir qu'il n'effectuerait pas le voyage depuis la Californie. Après tout, cette charogne de gamin a l'habitude d'esquiver les retrouvailles familiales. De passage par Londres plus tôt cet automne, le duc de Sussex a décliné la proposition de passer du temps avec son père au château de Balmoral - un simple «problème d'agenda», disait-on.
C'était sans compter sur une autre version de l'histoire, rapportée par un porte-parole des Sussex au MailOnline. Harry et Meghan n'auraient en fait jamais été mis au courant d'une quelconque fête d'anniversaire.
«Ils n'étaient au courant d'aucune célébration jusqu'à ce que les histoires soient révélées», abonde un autre proche du couple californien. Non sans oublier d'ajouter: «Je suis sûr que le duc trouvera un moyen de souhaiter à Sa Majesté un joyeux anniversaire, comme il l'a toujours fait.»
Voilà qui serait noble de la part de Harry, lui qui a fêté ses 39 ans à Düsseldorf en septembre sans avoir jamais reçu la moindre marque de reconnaissance officielle pour son anniversaire. Le Telegraph va jusqu'à affirmer que le duc n'a pas même reçu de vœux personnels de la part de son père ou de son frère William.
Quel que soit le fin mot de cette obscure histoire d'invitation, digne de nos pires cauchemars de l'école maternelle, le résultat est le même: une siège restera désespérément vide au cours de cette petite fête de famille. Au fond, le contraire eût été une surprise.
Voilà des mois que le monarque ne s'est pas trouvé en contact direct avec ses proches exilés. Selon toute vraisemblance, Charles n'a pas vu Meghan ni ses deux petits-enfants, Archie et Lilibet, depuis les célébrations du jubilé de platine de sa mère, en juillet 2022. Quant à Harry, les médias britanniques estiment qu'ils se sont pas rencontrés en personne depuis septembre 2022, au terme de la période de deuil et les funérailles de la défunte reine.
Harry a bien posé les pieds brièvement au Royaume-Uni à l'occasion du couronnement de son père, en mai dernier, mais il s'était éclipsé sitôt la cérémonie terminée, sans prendre le temps d'aller partager photos et petits fours avec le reste de la clique. 24 heures à peine après son arrivée, le duc sautait dans son jet privé pour retourner dans sa Californie d'adoption. Des amis de Harry présument qu'il n'a pas l'intention de retourner au Royaume-Uni de si tôt.
Sans compter que, contrairement à la plupart des familles qui communiquent par SMS et via WhatsApp, Charles s'avère largement plus «old school». Adepte des appels téléphoniques - quand ce ne sont pas les lettres, le roi septuagénaire a longtemps cultivé l'habitude du coup de fil à ses fistons chaque dimanche. Un rituel qu'il maintient avec William. Pas avec son cadet. A en croire les initiés, les communications entre le roi et le prince exilé sont réduites comme peau de chagrin.
Décrit par ses proches comme un «bourreau de travail», Charles est également un homme difficile à cerner. Un ami confirme au Telegraph qu'il n'aime guère se consacrer à ses problèmes personnels et préfère rester absorbé par son travail. Ce qui ne l'empêche pas, lorsqu'il arrive à la fin d'une journée de travail bien accompli, de «penser à sa famille» et d'éprouver «toujours un pincement au cœur».
Aussi blessé qu'il ait pu être par les attaques répétées de son fils, ses interviews dégoulinantes, son grand déballage sur Netflix et dans ses mémoires, les amis de Charles clament à l'unanimité que Charles aime profondément Harry.
C'est sur ce fond de néant et d'absence que Harry et Meghan fêteront les quatre ans du «Megxit», en janvier prochain. Une perspective sans doute rassurante pour Charles, dont la vision est portée sur le long terme. Celle que le temps finira par guérir les blessures.
En attendant, un autre livre risque de raviver les plaies et de tomber comme un cadeau d'anniversaire empoisonné: la publication imminente du prochain brûlot royal, Endgame: Inside the Royal Family and the Monarchy's Fight for Survival, («Fin de règne. Où va la monarchie britannique: les derniers scandales révélés» dans sa version française), le 28 novembre prochain.
Une enquête signée du journaliste Omid Scobie, fan et chevalier servant déclaré d'Harry et Meghan, qui jure de tout nous dévoiler sur «l'état actuel de la monarchie britannique».
«Des bombes après les bombes», résume pour sa part une source proche de l'édition au Mail on Sunday. «Certains pensent même qu'il pourrait nommer la personne qui a demandé quelle serait la couleur de la peau d'Archie.»
Le résumé du quatrième de couverture, déjà disponible sur Amazon, donne la couleur: «Un roi impopulaire, un héritier du trône avide de pouvoir, une reine prête à tout pour préserver son image et un prince contraint de commencer une nouvelle vie après avoir été trahi par sa propre famille.» Ça promet.
La prochaine fois, en guise de cadeau d'anniversaire, Harry devrait songer à envoyer une carte postale.