Jusqu'à présent, Oria Liaci (23 ans) avait l'habitude de courir aux côtés des filles autant que des garçons, dans des épreuves mixtes comme Sierre-Zinal ou Morat-Fribourg. Mais pour la première fois dans une compétition importante sur route, dimanche à Bruxelles, elle s'est élancée dans un peloton exclusivement féminin. Une perspective qui la réjouissait. «J'étais curieuse, parce que je n'avais encore jamais affronté autant de filles du même niveau que moi dans une même course», rembobine-t-elle.
La première chose qu'elle a remarqué lors de ce 10 km des Européens qu'elle a terminé au 48e rang (sur 89 engagées), c'est qu'on ne court pas de la même façon quand on est entouré d'hommes ou de femmes.
Oria se souvient que lorsqu'elle a battu son record personnel à Nice (32'36) en janvier, elle n'était entourée que de garçons durant sa course, car la future vainqueur femme était loin devant elle, si bien qu'elle se concentrait sur son temps plutôt que sur la position de ses rivales éparpillées sur le tracé. Mais dimanche lors de la course non-mixte de Bruxelles, elle était entourée de toutes ses adversaires puisqu'il n'y avait pas d'hommes engagés, ce qui changeait la donne. «Dans ces cas-là, on sait que si on craque, les filles sont derrière et on perd tout de suite plusieurs places, ce qui oblige à rester mobilisé.»
L'approche de la situation en course n'est pas du tout la même. Dans une compétition 100% femmes ou hommes, le sens tactique est important, si bien que lorsqu'on n'a pas les jambes pour gagner, il s'agit de trouver les ressources nécessaires pour ne pas perdre.
Maintenant qu'elle a expérimenté les courses mixtes et non-mixtes, dans quelle catégorie est-elle la plus à l'aise? La question fait hésiter la Valaisanne.
La prochaine compétition à laquelle elle participe, ce sera dans dix jours à Annecy, pour un 5 ou 10 km mixte. Une épreuve dans laquelle elle visera donc un bon chrono. «Parmi tous les hommes du milieu de classement, on en trouve toujours un avec qui courir.»
Il s'agira alors pour la Valaisanne de suivre l'allure des messieurs pour espérer améliorer son meilleur temps, sans se soucier de ses adversaires, qu'elle ne verra de toute façon pas, ou très peu.