Il faudra bientôt payer une taxe pour courir en France
Vous participez régulièrement à des courses en France voisine, par exemple le semi-marathon du Lion à Belfort ou le marathon du lac d'Annecy? Vous envisagez de vous aligner sur l'épreuve la plus célèbre du calendrier tricolore, à savoir le marathon de Paris? Ce qui suit vous concerne.
A compter du 1er janvier 2026, vous devrez débourser cinq euros supplémentaires pour souscrire au Pass de prévention santé de la Fédération française d'athlétisme (FFA). Valable un an, il sera obligatoire pour prendre part à toute épreuve grand public dans l'Hexagone.
Ce pass succède au Parcours de prévention santé (PPS), instauré en 2024 pour remplacer le «certificat médical de non-contre-indication à la pratique de la course à pied en compétition», autrefois exigé par tous les organisateurs français, une démarche qui contraste avec ce qui se fait en Suisse, où aucun document n'est demandé.
Le Parcours de prévention santé consiste en un formulaire déclaratif sur son état de santé et à un visionnage de vidéos informatives. Il est actuellement gratuit et valable trois mois. Sa nouvelle version sous forme de pass augmentera sa durée de validité, mais il deviendra donc payant, ce qui suscite de nombreuses réactions de l'autre côté des montagnes du Jura.
Ce mardi, Ouest-France a commenté cette décision. «Cinq euros l’auto-évaluation pour courir, de qui se moque-t-on?», écrit le journaliste du quotidien breton. Un avis tranché, partagé par de nombreux internautes. Sur Facebook, certains parlent de «racket sur le dos des coureurs», tandis que d’autres lâchent:
La Fédération française d’athlétisme est accusée ici de vouloir s’approprier le marché de la course hors stade, qui génère chaque année plusieurs millions d’euros et échappe jusqu’ici à l’instance au profit des organisateurs.
Ces derniers expriment d'ailleurs, eux aussi, leur mécontentement. «Pour moi, il s'agit surtout d'une taxe supplémentaire», a déclaré Claude Salmon, organisateur de course, toujours dans les colonnes de Ouest-France. De son côté, Gilbert Ysern, président de France Outdoor Sport Events, une union d’organisateurs, a dénoncé un choix «aberrant et révoltant» dans Les Echos. Il déplore un manque de dialogue, la manière dont la mesure a été communiquée, par e-mail, ainsi qu’un certain monopole fédéral qui ne pourra être contourné.
La FFA, de son côté, nie vouloir combler son déficit budgétaire via ce dispositif et assure que le service, bientôt payant, sera enrichi. Il inclura des conseils sur la nutrition, le sommeil ainsi que du coaching. «On a mené des études et enquêtes (réd: auprès des coureurs) et la majorité souhaite avoir des conseils. C'est notre mission de service public», a expliqué Emmanuelle Jaeger, présidente déléguée de l'instance.
(roc)
