«Un risque réel» plane sur les marathoniens
Peu de coureurs le savent, mais les températures idéales pour performer sur marathon oscillent entre 3 et 9 degrés pour les hommes, et 8 et 12 chez les femmes (cet écart s'explique par des facteurs physiologiques, morphologiques et thermiques). Ces températures permettent de minimiser le stress thermique et de maximiser la performance aérobie. Le problème, pour les athlètes, c'est qu'ils peuvent de moins en moins courir dans ces conditions.
Selon une étude publiée par l’organisation américaine à but non lucratif «Climate Central», les conditions idéales pour courir seront moins probables dans 86% des 221 marathons majeurs à travers le monde d’ici 2045. Résultat: les athlètes auront de plus en plus de mal à réaliser des performances exceptionnelles.
Sebastian Coe inquiet
Les conditions sont déjà peu favorables. La BBC rappelle que lors du Marathon de Berlin cette année, les coureurs ont affronté une chaleur inhabituelle de 24°C en septembre. À Tokyo et à Londres, deux autres épreuves du circuit mondial, les températures ont dépassé les 20°C dès mars et avril.
De quoi préoccuper le président de la Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics), Sebastian Coe, lequel envisage de déplacer certaines courses dans le calendrier.
Climate Central admet que «des départs de course plus tôt (le matin) augmenteraient les chances d'obtenir des températures optimales», selon des propos relayés par RMC Sport. Mais elle rappelle aussi que «le moyen le plus efficace de préserver des conditions idéales le jour de la course est de prendre des mesures concrètes pour réduire la pollution due aux combustibles fossiles».
Moins de droit à l'erreur
Du côté des athlètes, l'inquiétude est perceptible. «Le changement climatique a transformé le marathon, a confié à ABC News Catherine Ndereba, ancienne recordwoman du monde de la distance. La déshydratation est un risque réel, et de simples erreurs de calcul peuvent mettre fin à une course avant même qu'elle ne commence.»
Sur le site de la BBC, l’ancien champion Ibrahim Hussein, vainqueur à New York et Boston, se montre lui aussi pessimiste. Il appelle à une prise de conscience pour que son sport ne cesse jamais de susciter des vocations:
Le développement du matériel, notamment, a permis aux meilleurs marathoniens du monde de battre des records ces dernières années, mais la barrière des 2h n'a toujours pas été brisée. Or les prévisions n'invitent pas à l'optimisme.
(jcz)
