Il arrive que les coureurs du peloton professionnel aient une distance courte à parcourir. C’est notamment le cas lors des prologues, des contre-la-montre ou lorsque certaines étapes sont raccourcies ou neutralisées en raison des conditions météorologiques.
Or en Autriche jeudi, une étape en ligne de seulement 4,3 kilomètres a été délibérément proposée aux coureurs lors du premier jour du Tour de Haute-Autriche, une épreuve professionnelle de catégorie 2.2 inscrite au calendrier de l'UCI Europe Tour. Objectif: rendre la course intense, attrayante et spectaculaire.
Evidemment, cette première étape était loin d’être une simple formalité. Avec son profil escarpé et son dénivelé positif de 250 mètres, elle s’apparentait à une véritable course de côte. Les coureurs sont partis des rives du Danube, en plein centre de Linz, pour grimper jusqu’au sommet du Pöstlingberg, où était jugée l’arrivée.
Ils étaient dix Suisses au départ de cette étonnante première étape. Parmi eux: le coureur de l'équipe Myvelo Pro Cycling, Nils Brun, quatrième au sommet dans le temps du vainqueur.
«Je n'avais jamais fait une étape aussi courte sur route», prévient-il d'emblée. «Pour la plupart des coureurs, c'était quelque chose de nouveau, et on pouvait ressentir la tension au début», ajoute le champion de Suisse espoirs 2022, qui a fait ses débuts en World Tour la même année, appelé par l'équipe nationale suisse pour le Tour de Romandie.
Que pense-t-il de ce format? «J'ai vraiment apprécié», répond Nils Brun. «C’était intense dès les premiers mètres. Nous pouvions tout de suite nous donner à fond. Et une fois que nous avons atteint la montée, c'était homme contre homme», détaille le Bernois, qui avait véritablement coché cette étape.
«Je me sentais en confiance grâce à mon expérience en VTT», explique Brun, longtemps adepte des deux disciplines, alors qu'il se concentre désormais sur la route. Rien d'étonnant à cela. Cet effort d’un peu plus de huit minutes s’apparente à un départ de course en VTT, où chacun lutte pour défendre sa position et grappiller des places dès la première montée du circuit.
Mais comment ce départ à Linz s'est-il réellement déroulé? «Un ordre de départ a été défini. Chaque directeur sportif devait placer ses coureurs dans des blocs: premier, deuxième, troisième, et ainsi de suite. J’ai été intégré au premier bloc, aux côtés des meilleurs éléments des 25 équipes engagées», indique le coureur de la formation Myvelo Pro Cycling.
Cependant, contrairement au VTT, le départ n’était pas arrêté. Il y a bien eu un «défilé» neutralisé, mais il «n'a mesuré que 300 mètres». «La position sur la ligne restait donc déterminante», constate Nils Brun, d'autant plus «qu'à peine plus d’un kilomètre séparait le start du pied de la montée».
Reste désormais à savoir si ce format original sera utilisé à l'avenir sur des courses plus importantes et renommées que ce Tour de Haute-Autriche, que Nils Brun a conclu dimanche à la 22e place du classement général.