Son talent est tellement éblouissant qu'on n'a pas le temps ni l'envie de regarder autre chose chez Karim Benzema que son football. Mais les fins observateurs auront sans doute remarqué une particularité chez l'avant-centre du Real Madrid et de l'équipe de France: il joue tous ses matchs avec le poignet et la main droits bandés, depuis plus de trois ans.
Un hommage aux boxeurs? Une superstition? Rien de tout ça. Pour comprendre, il faut remonter au 13 janvier 2019. Ce jour-là, le Real Madrid l'emporte 2-1 sur la pelouse du Betis Séville. Mais juste avant la mi-temps, Benzema doit céder sa place: il vient de se casser le petit doigt en retombant mal après un tacle.
Benzema has been playing with broken finger for 4 years 😬 Respect 🤍 pic.twitter.com/rH8jR0nRBt
— Samuel Agyiri (@Agyiri14Samuel) May 24, 2022
La douleur est vive, mais la blessure n'est pas rédhibitoire pour un joueur de champ. D'autant plus qu'à ce moment, le Real va mal en championnat (5e) et ne peut pas se passer de son attaquant star. Or, une opération équivaudrait à deux mois d'arrêt. «Karim a cette blessure à un doigt (…) mais nous pensons que ce n’est pas un problème pour qu’il pratique son métier de footballeur», explique l'entraîneur d'alors, Santiago Solari.
Alors pour son équipe, l'international français décide de serrer les dents et retrouve les pelouses dès la journée suivante. Avec, donc, son désormais légendaire bandage, histoire d'atténuer la douleur et de surtout protéger son auriculaire meurtri.
Dans les mois qui suivent, Benzema consulte des spécialistes, notamment aux Etats-Unis, sans toutefois passer sous le bistouri. Les os de son petit doigt se consolident, mais mal, au point de former une grosse bosse entre ses phalanges.
Il se fait opérer une fois la saison 2018-2019 terminée et espère être de retour pour le début du prochain exercice. Manque de bol, son auriculaire est de nouveau touché. Le Français n'a pas le temps (ni l'envie?) pour une nouvelle intervention chirurgicale, alors il décide de garder son bandage. Jusqu'à aujourd'hui, donc.
En octobre dernier, juste avant un match de Ligue des champions contre l'Inter Milan, il précisait:
Et ça n'a pas du tout l'air de gêner le numéro 9 des Merengue, grand favori pour le prochain Ballon d'Or: cette saison, il a planté 27 buts en 32 matchs de Liga. Ses stats sont encore plus impressionnantes en Ligue des champions: 15 pions en 11 journées. Vous avez dit «bras cassé»?