La justice sportive italienne a infligé une pénalité de 15 points à la Juventus Turin vendredi. L'instance est donc allée au-delà des réquisitions du procureur qui avait demandé un retrait de neuf points. La cour d'appel a en outre infligé de longues suspensions à l'encontre des ex-dirigeants du club turinois: 2 ans et demi à l'encontre de l'ex-directeur sportif Fabio Paratici, aujourd'hui à Tottenham, et 2 ans pour l'ex-président Andrea Agnelli, qui a quitté ses fonctions cette semaine. Là aussi, les sanctions sont plus fortes que les réquisitions du procureur fédéral Giuseppe Chinè.
Ces condamnations sont la conséquence de fraudes comptables lors de transferts de joueurs entre 2018 et 2021. La Juve avait été acquittée avec dix autres clubs dans ce dossier au printemps 2022 mais la cour d'appel de la Fédération a accepté la demande du procureur fédéral de rouvrir le dossier, uniquement pour le club turinois, au vu des éléments transmis par la justice italienne.
Rappelons que si d'autres clubs avaient été poursuivis à l'origine, la Juventus a toujours été en première ligne dans ce dossier. Elle est notamment accusée d'avoir surévalué les prix de vente de certains joueurs pour enregistrer des plus-values artificiellement gonflées dans ses comptes.
Ce retrait de points change totalement la saison des Turinois. Initialement 3es, les hommes de Massimiliano Allegri vont être rétrogradés à la 11e place de Serie A, à 12 points de la 6e place synonyme de qualification européenne.
Précisons que le vainqueur de 36 titres nationaux n'est pas en danger de relégation puisqu'il possède 13 points d'avance sur le premier relégable (Vérone).
Dans un communiqué transmis aux médias tard vendredi, la Juventus souligne qu'elle avait été acquittée par le même tribunal pour l'absence de toute infraction disciplinaire en relation avec les faits litigieux.
L'affaire n'est pas terminée. La Juventus a la possibilité de contester devant le Comité olympique italien (Coni) cette sanction qui compromet grandement ses chances de finir dans les quatre premiers de la Serie A et donc de disputer la saison prochaine la lucrative Ligue des Champions. Elle a d'ores et déjà décidé de faire appel auprès du Coni, qui ne pourra qu'invalider ou confirmer la sanction, sans la modifier.
En outre, la Juventus fait également l'objet d'une enquête judiciaire sur de possibles fraudes comptables pour limiter artificiellement ses pertes dans ses bilans présentés aux investisseurs. Le parquet de Turin a demandé début décembre le renvoi en procès d'Andrea Agnelli et de onze autres ex-dirigeants. Cette demande doit être examinée fin mars.