«A un poil près», «tiré par les cheveux», «barbant». La presse file la métaphore dépilatoire pour décrire le succès heureux du PSG, mardi, contre Leipzig (3-2).
Le constat est troublant, presque amusant: le PSG gagne en «thénardier», avec des vertus relativement prolétariennes de courage et de ténacité, l'année même où il a transformé sa pelouse en carré VIP, repaire d'artistes et de millionnaires embourgeoisés.
Ce qui dénote des valeurs morales indéniables, toutes ces victoires arrachées par les poils et les cheveux, trahit dans des proportions équivalentes certaines insuffisances intolérables. Bien que retardé par les pauses internationales. le PSG reste fondamentalement désordonné, incapable de porter un projet de jeu, encore moins de l'installer. Il joue mal, parfois affreusement mal, et il s'en émeut à demi-mots.
La tentation est forte, naturellement, de questionner la responsabilité de l'entraîneur, mais tous ceux qui ont défilé au PSG ont rencontré les mêmes problèmes, les mêmes enquiquineurs et les mêmes flemmards, avant de gagner ailleurs les trophées que Paris pensait remporter sans eux. Aussi la critique regarde-t-elle à deux fois, aujourd'hui, avant de focaliser son attention sur Pochettino.
Le PSG a tout autant des problèmes individuels, voire personnels. Neymar ne joue plus qu'un match sur deux; et à contrario, ne manque jamais un anniversaire. Mauro Icardi a trompé sa femme et passe plus de temps à genoux que sur pieds. Marco Verratti reçoit dans son restaurant de la rue du Faubourg Saint-Honoré, la clope au bec, bien après minuit.
L'effectif est peut-être aussi surestimé, à tout le moins dans son équilibre et la complémentarité de ses profils. Il est manifeste, notamment, que le milieu de terrain n'est pas au niveau des standings actuels du PSG, en termes d'agilité technique comme de présence athlétique, et que les prédispositions défensives des attaquants, tous les attaquants, sont quasi nulles.
Le PSG a encore le temps de marcher sur l'Europe. Mais pour convaincre qu'il en est capable, il devrait faire passer un courant, initier un début de mouvement collectif. Sondage de l'Equipe mercredi à 9 h: