Paris joue affreusement mal, tout le monde le dit (même lui)
«A un poil près», «tiré par les cheveux», «barbant». La presse file la métaphore dépilatoire pour décrire le succès heureux du PSG, mardi, contre Leipzig (3-2).
Le résumé du match en image
Le constat est troublant, presque amusant: le PSG gagne en «thénardier», avec des vertus relativement prolétariennes de courage et de ténacité, l'année même où il a transformé sa pelouse en carré VIP, repaire d'artistes et de millionnaires embourgeoisés.
Ce qui dénote des valeurs morales indéniables, toutes ces victoires arrachées par les poils et les cheveux, trahit dans des proportions équivalentes certaines insuffisances intolérables. Bien que retardé par les pauses internationales. le PSG reste fondamentalement désordonné, incapable de porter un projet de jeu, encore moins de l'installer. Il joue mal, parfois affreusement mal, et il s'en émeut à demi-mots.
Le coach
Le joueur exemplaire
La tentation est forte, naturellement, de questionner la responsabilité de l'entraîneur, mais tous ceux qui ont défilé au PSG ont rencontré les mêmes problèmes, les mêmes enquiquineurs et les mêmes flemmards, avant de gagner ailleurs les trophées que Paris pensait remporter sans eux. Aussi la critique regarde-t-elle à deux fois, aujourd'hui, avant de focaliser son attention sur Pochettino.
«Pas de fond de jeu»
Le PSG a tout autant des problèmes individuels, voire personnels. Neymar ne joue plus qu'un match sur deux; et à contrario, ne manque jamais un anniversaire. Mauro Icardi a trompé sa femme et passe plus de temps à genoux que sur pieds. Marco Verratti reçoit dans son restaurant de la rue du Faubourg Saint-Honoré, la clope au bec, bien après minuit.
L'effectif est peut-être aussi surestimé, à tout le moins dans son équilibre et la complémentarité de ses profils. Il est manifeste, notamment, que le milieu de terrain n'est pas au niveau des standings actuels du PSG, en termes d'agilité technique comme de présence athlétique, et que les prédispositions défensives des attaquants, tous les attaquants, sont quasi nulles.
Les stars recrutées cet été ne sont pas plus brillantes
- Lionel Messi Juste quelques illuminations
- Sergio Ramos De convalescences en rechutes, il n'a toujours pas disputé une seule minute avec le PSG
- Georginio Wijnaldum On le dit complètement perdu. Il ne joue pratiquement plus
- Gianluigi Donnarumma Toujours bon quand il est aligné. Mais le PSG avait déjà un grand gardien (Keylor Navas)
- Nuno Mendes Aussi redoutable dans ses débordements qu'effrayant dans son replacement défensif (plutôt embêtant pour un défenseur)
- Achraf Hakimi Le meilleur, très largement
Le PSG a encore le temps de marcher sur l'Europe. Mais pour convaincre qu'il en est capable, il devrait faire passer un courant, initier un début de mouvement collectif. Sondage de l'Equipe mercredi à 9 h: