Ce 3 juillet 2018, la Suisse entière attend un exploit de ses footballeurs. A Saint-Pétersbourg, la Nati affronte la Suède en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Le pays espère enfin une victoire dans un match à élimination directe, après plusieurs échecs de suite. Hélas, la déception est à nouveau au rendez-vous. Très peu inspirée, fatiguée, l'équipe nationale fait un non-match face à des Vikings solides. Elle subit une défaite mortifiante, mais logique 1-0.
Ce lundi, le nouveau capitaine de la Nati, Granit Xhaka, explique dans une interview à l'Agence télégraphique suisse (ATS), pour la première fois de l'intérieur de l'équipe, les raisons selon lui de cette prestation si décevante:
Face aux Serbes, dans un match fort émotionnellement et tendu politiquement, Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri, tous deux originaires du Kosovo, avaient mimé un aigle – symbole du peuple albanais – avec leurs mains après les deux buts suisses.
Xherdan Shaqiri (né au Kosovo) et Granit Xhaka (né en Suisse d’une famille kosovare) ont célébré leurs buts face à la Serbie en mimant un aigle, geste pro-albanais. 🇦🇱 pic.twitter.com/cBvPfqVVXo
— Actu Foot (@ActuFoot_) June 22, 2018
Ces gestes avaient créé une polémique au sein même de la Nati (le sélectionneur Vladimir Petkovic les avaient déplorés publiquement), dans le milieu du foot et parmi la classe politique suisse. Natalie Rickli, à ce moment conseillère nationale zurichoise UDC, avait par exemple tweeté après ce match contre la Serbie: «Je ne peux pas vraiment me réjouir. Les deux buts n'ont pas été marqués pour la Suisse, mais pour le Kosovo. Si l'équipe du Kosovo gagne un jour, je serai heureuse pour eux, mais à la Coupe du monde, nous jouerons et fêterons pour la Suisse».
Ich kann mich nicht wirklich freuen. Die beiden Goals sind nicht für die Schweiz gefallen, sondern für den Kosovo. Falls die Kosovo-Nati dereinst gewinnt, freue ich mich für sie, aber an der WM spielen und fänen wir für die Schweiz.🇨🇭#SERSUI
— Natalie Rickli (@NatalieRickli) June 22, 2018
L'affaire a parasité les esprits des footballeurs suisses pendant plusieurs jours, notamment lors de celui du fameux Suède-Suisse.
«Nous n'étions pas libres dans nos têtes», avoue Granit Xhaka. «Notre communication a manqué de clarté après le match contre la Serbie. Nous n'avons pas su évacuer toutes les ambiguïtés qui ont pu peser sur le climat de l'équipe. Sur le terrain face aux Suédois, j'ai senti comme un poids sur mes épaules. Et je peux vous assurer qu'une telle sensation est très rare».
Le capitaine de la Nati l'affirme: ses coéquipiers et lui ont mûri depuis. Ils sauront mieux gérer de tels moments s'ils se reproduisaient. D'ailleurs, le milieu de terrain d'Arsenal a de grandes ambitions pour la sélection helvétique lors du prochain Euro (11 juin au 11 juillet): «Je crois que le moment est venu d'écrire l'histoire. C'est maintenant ou jamais».
Pour rappel, la Suisse affrontera dans le groupe A le Pays de Galles, l'Italie et la Turquie.