La revue spécialisée américaine Sports Health a récemment publié un travail de la chercheuse suisse Laura Baumann (Université de Zurich) sur la santé psychique des entraîneurs dans le sport de compétition. Et cette étude arrive à des conclusions claires.
On ne parle que très peu de leurs craintes et de leurs soucis. Et ce même dans la recherche en psychologie du sport, où c'est le bien-être des athlètes qui est au centre des préoccupations.
Les rares études sur la situation des coachs se concentrent surtout sur les symptômes liés au stress. Elles mesurent le burn-out, l'anxiété et la dépression, mais pas les troubles psychiques. Ceux-ci, comme par exemple les troubles de la personnalité, ne peuvent être diagnostiqués que par des médecins. Or ils sont bien réels chez les entraîneurs.
Ces derniers sont exposés au stress et à une pression croissante. Cela les rend vulnérables aux troubles psychiques. Les différentes enquêtes compilées dans l'étude de Laura Baumann attirent l'attention sur divers problèmes chez les coachs.
Une recherche néo-zélandaise révèle que 14% des entraîneurs d'élite du pays souffrent de symptômes dépressifs modérés, principalement en raison du stress et d'une inquiétude persistante pour leur emploi. Une autre étude a identifié le lien entre la crainte, pour le coach, que l'athlète n'atteigne pas son niveau de performance et le développement d'un trouble anxieux.
Le burn-out est le thème le plus documenté. Et, chez les entraîneurs, il a plusieurs causes: leurs préoccupations pour les athlètes, la pression du succès, le sacrifice du temps personnel et l'isolement social, entre autres.
Un autre aspect de la publication concerne l'influence de l'état mental du coach sur la santé psychologique des athlètes.
L'un des constats:
Au contraire, donner davantage d'autonomie aux athlètes se traduit par de meilleures performances.
Laura Baumann et ses collègues co-contributeurs arrivent à la conclusion suivante dans leur étude: il faut mettre en place des structures pour améliorer le bien-être mental des coachs.
Concrètement, ils demandent davantage de soutien, d'informations sur la santé mentale et le suivi des entraîneurs par un psychologue du sport. Ils proposent aussi que ce thème soit désormais intégré dans les programmes de formation des coachs.
Les chercheurs invitent les clubs et fédérations à prendre conscience de leur devoir d'assistance envers les entraîneurs.
Toutefois, sur ce dernier point, la préoccupation ne devrait pas être l'amélioration des performances sportives, mais simplement le droit à une bonne santé mentale dans l'exercice de la profession. «Il est de la responsabilité des fédérations et des clubs de créer un environnement de travail dans lequel les entraîneurs ne se sentent pas stigmatisés ou discrédités lorsqu'ils demandent de l'aide», concluent Laura Baumann et ses collègues.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber