Jeudi matin, Rafael Nadal annonçait qu'il allait prendre sa retraite au mois de novembre.
Roger Federer, 20 titres en Grand Chelem, a déclaré:
Il continue:
Pendant quinze ans, Roger Federer et Rafael Nadal ont écrit le feuilleton le plus passionnant de l'histoire du tennis. Un duel entre deux joueurs aux styles totalement opposés que l'Espagnol a dominé grâce à sa suprématie sur terre battue.
Nadal est l'incontestable vainqueur aux points (24-16) de ce combat du siècle en 40 rounds qui s'est étendu de 2004, lorsque le tout jeune Majorquin alors âgé de 17 ans a créé la surprise en battant le nouveau numéro un mondial de cinq ans plus âgé, jusqu'à la demi-finale de Wimbledon gagnée par Federer en 2019.
Son point d'orgue a été la finale de 2008 sur le gazon anglais, quand Nadal, battu l'année précédente dans un match déjà mémorable, a détrôné le quintuple tenant du titre à la nuit tombante après presque cinq heures d'un tennis de rêve des deux côtés. Cette rencontre est la plus célèbre de l'histoire du tennis avec le Borg-McEnroe de 1980, dans le même jardin.
L'affiche Nadal-Federer, vue neuf fois en finales de Grand Chelem, a été la plus fréquente de l'histoire à ce niveau, rattrapée par la Nadal-Djokovic et devant les sept Djokovic-Murray.
Ce n'est pas le nombre de matches mais l'opposition des styles, comme lors des quatre Borg-McEnroe, qui a enthousiasmé le public: légèreté et offensive côté suisse, puissance et défense côté espagnol, même si évidemment Federer avait aussi d'excellentes jambes et Nadal des coups d'attaque dévastateurs, surtout en coup droit.
Les deux champions ont été l'un pour l'autre (et Novak Djokovic pour les deux) le principal obstacle à une domination totale sur le circuit. Pourtant, il n'y a pas eu la moindre animosité, mais au contraire une amitié jamais démentie entre ces deux hommes qui se sont invités l'un chez l'autre et ont participé ensemble à des événements de promotion comme la «bataille des surfaces» (un côté en terre battue et l'autre en gazon) en 2007.
L'Espagnol n'a jamais caché son admiration pour son rival. Admettant dans son livre «un décalage de talent» avec le Suisse, il se disait «sidéré par la qualité de son jeu» et avouait qu'il «n'en revenait pas d'avoir réussi à le battre», en partie parce que «Federer n'était pas tout à fait Federer» quand il jouait contre lui.
Jannik Sinner, numéro un mondial, a également réagi:
«Il y a beaucoup de choses que nous pouvons tirer d'eux», a-t-il ajouté en faisant référence au «Big Three», composé de Federer, Nadal et Djokovic. «Nous ne pouvons pas nous comparer à eux. C'est impossible, surtout en ce moment. Je pense que nous avons tous eu beaucoup de chance de voir le «Big Three» jouer au tennis, et je me considère très chanceux d'avoir pu les connaître et apprendre d'eux.»
(sda/ats/afp)