2024 a d'abord été une année difficile pour la fondeuse suisse Nadine Fähndrich. Son cœur a fait des siennes. Il a commencé à s'emballer lorsqu'elle réalisait des efforts violents – impossible dans de telles circonstances de performer à haut niveau. Une opération en milieu de saison a été nécessaire pour mettre fin à ses problèmes d'arythmie cardiaque.
Swiss-Ski a ensuite mis un terme à sa collaboration avec l'entraîneur national Ivan Hudac, son confident de longue date. Un conflit interne entre coachs en est la raison. «J'ai été surprise par la cohérence des décisions de Swiss-Ski», explique, en faisant preuve de diplomatie, la skieuse de Suisse centrale, très impactée par ce choix.
Il est impressionnant de voir comment la jeune Fähndrich, bientôt 29 ans, a géré ses problèmes cardiaques sans connaître l'origine exacte des symptômes. Il n'y a eu aucune trace de peur ou de panique, uniquement le calme intérieur et une confiance absolue envers le médecin de l'équipe, Hanspeter Betschart, et les spécialistes qu'il a conseillés.
Au lieu de s'affoler en faisant des recherches sur Google sur ce qu'il pouvait lui arriver en cas de tachycardie en plein effort, Nadine Fähndrich a simplement suivi les conseils promulgués par les médecins. Elle a décidé de se faire opérer et a même réalisé un retour convaincant en fin de saison. «Lors de la dernière course, ce n'est qu'en franchissant la ligne que j'ai réalisé – pour la première fois depuis longtemps – que je n'avais pas pensé une seconde à mon cœur», explique la spécialiste du sprint, lauréate de plusieurs manches de Coupe du monde.
La dernière fois que les arythmies cardiaques ont été évoquées, c'était il y a deux semaines, car c'est justement à l'automne dernier qu'elles sont apparues pour la première fois, après une séance violente par intervalles en pleine préparation. «C'est agréable d'avoir pu reproduire ce genre d'entraînement sans aucune gêne», s'enthousiasme Fähndrich, affirmant qu'il s'agit d'un moment clé pour elle.
La fondeuse dit être devenue plus sereine et plus détendue grâce à cette expérience. Elle explique avoir eu des problèmes de dos et des troubles neuro-végétatifs à cause des arythmies:
Le cœur de la skieuse est resté – malgré les progrès – un sujet de discussion ces derniers mois sans compétition, y compris avec son entraîneur, Ivan Hudac. La Lucernoise collabore avec lui depuis 2020 et a connu tous ses succès sous sa direction. Fähndrich ne voulait en aucun cas mettre fin à cette relation, qui plus est à moins de deux ans des Jeux olympiques d'hiver de 2026. Elle a donc cherché une solution en parallèle avec les structures fédérales, de manière à conserver Hudac dans son entourage.
Puisque son frère cadet Cyril a fait ses débuts en Coupe du monde l'hiver dernier, et ressentait lui aussi ce besoin de continuité (il y a eu des changements importants ces derniers temps dans le staff de l'équipe masculine), ils se sont rapprochés afin de monter une véritable entreprise familiale.
En tant qu'employé de la fratrie Fähndrich, Ivan Hudac a dirigé les entraînements estivaux. Il devrait rester aux côtés de Nadine et Cyril jusqu'aux Jeux olympiques. Si les deux fondeurs reviendront sous le giron de l'équipe nationale durant la saison, Hudac sera présent sur plusieurs courses.
Les Fähndrich ont dû se serrer la ceinture afin de conserver le Slovaque. Un sponsor personnel paie une partie de son salaire. Le reste est pris en charge par la famille elle-même. Nadine Fähndrich cite le métier de comptable comme alternative à sa carrière professionnelle. Logique donc que les coûts soient maîtrisés. «Nous surveillons les comptes. On essaie toujours de choisir la variante la moins chère», explique la championne.
Nadine Fähndrich est convaincue que cette situation, bricolée, n'affectera pas négativement ses performances. Car pour cet hiver, elle s'est fixée de grands objectifs. Elle ne veut pas simplement éviter les douleurs. Elle vise une médaille aux Mondiaux de ski nordique.