Victoria Azarenka, finaliste malheureuse l'an dernier, a jugé pour le moins bizarre que la vaccination soit imposée aux spectateurs mais pas aux joueurs:
«Je veux relancer la discussion. Je ne vois pas l'intérêt de retarder cette décision, vraiment. Après tout, nous voulons tous être en sécurité, nous voulons tous continuer à faire notre travail», a insisté la Biélorusse après sa qualification au troisième tour.
Tout feutré soit-il, le microcosme du tennis n'échappe pas à ce sujet qui divise la société. Il en est même un intéressant reflet à l'échelle mondiale, puisque le circuit WTA a récemment affirmé que près de la moitié de ses joueuses sont vaccinées, le circuit masculin ATP ayant établi pour sa part qu'un peu plus de la moitié de ses joueurs le sont.
Les deux instances, qui à défaut de les obliger, s'efforcent d'encourager leurs administrés à se faire vacciner, espèrent atteindre un taux «supérieur à 85 % d'ici la fin de l'année». Mais ce n'est pas gagné.
Victoria Azarenka (WTA 19), deux fois lauréate de l'Open d'Australie et trois fois finaliste à Flushing Meadows, a dit «respecter l'opinion de chacun, tant que cette opinion ne repose pas sur une théorie du complot. Or, j'ai l'impression que beaucoup soient mal informés», a osé la Biélorusse.
Daniil Medvedev, qui avait exprimé ses doutes sur le vaccin il y a quelques mois, a semblé bien emprunté au moment d'aborder le sujet mercredi:
Pour Andy Murray, membre du conseil des joueurs, ses confrères «ont la responsabilité» de se faire vacciner. «Responsabilité» que ne veut pas prendre Stefanos Tsitsipas:
Gilles Simon, cas contact et donc contraint au forfait avant le tournoi, a confié à L'Equipe que c'était «par choix au début». «Je ne voulais pas. Je n'ai pas très peur du Covid. Ma philosophie, c'est: «Si tu en as peur, tu te vaccines, sinon pas», a-t-il expliqué, concédant néanmoins faire partie «de ceux qui finiront par le faire».
La légende du tennis Pat Cash dit qu’il n’a pas besoin de se faire vacciner contre le coronavirus parce qu’il est « en forme » et ne veut pas que les joueurs de tennis reçoivent inutilement le vaccin car ils pourraient finir « estropiés ».https://t.co/tjoDpioWiD
— LMaréchal (@LMarchal3) August 26, 2021
Si Gilles Simon avait été vacciné, il aurait pu jouer en étant testé plus régulièrement, selon le protocole en vigueur. Cette disparité de traitement entre vaccinés et non vaccinés a été évoquée par Andy Murray pour qui «cela va devenir un problème dans les mois à venir», anticipant «des discussions longues et difficiles entre l'ATP et les joueurs pour essayer de trouver une solution».
En juin, alors qu'il menait de six coups à la veille du dernier tour d'un tournoi du circuit PGA, le golfeur espagnol Jon Rahm, no 1 mondial, a été contraint de se retirer après un test PCR positif.
Si Novak Djokovic, en quête à l'US Open d'un Grand Chelem calendaire, était victime du même sort, il devrait renoncer à son rêve avec pertes et fracas. Interrogé juste avant le tournoi, le no 1 mondial a estimé que la décision de se faire vacciner «était personnelle» et n'a pas souhaité exposer sa situation vaccinale.
L'an passé, lui et d'autres joueurs comme Alexander Zverev et Andrey Rublev avaient été testés positifs durant l'Adria Tour, une exhibition que Djokovic avait organisée sans respecter les mesures de sécurité, avec bains de foule et fêtes. Une grande partie de la communauté internationale s'était indignée.