Marc Rosset a décroché la médaille d'or aux JO 1992 à Barcelone. Image: KEYSTONE
La fiesta de Rosset aux JO 1992
«J’ai voulu échanger ma médaille contre une bouteille de vodka»
Le tennisman genevois Marc Rosset, sacré champion olympique en 1992, a raconté dans un podcast de Tennis Legend sa folle soirée après son titre et quelques anecdotes savoureuses aux JO.
On ne sait pas comment Novak Djokovic a fêté son sacre olympique dimanche soir à Paris. Par contre, on connaît désormais les détails de la fiesta de l'un des prédécesseurs du Serbe. Et il est Suisse: Marc Rosset, titré il y a 32 ans à Barcelone.
Marc Rosset «n'en pouvait plus» après la balle de match, comme il l'a raconté.Image: KEYSTONE
Autant dire que le Genevois – 21 ans à l'époque et vainqueur à la surprise générale (il était 45e mondial) – a fait une nouba monumentale, cette nuit du samedi 8 août 1992 dans la cité catalane. C'est ce qu'il a raconté dans le podcast du site Tennis Legend la semaine passée.
Un troc foireux
La fête a été à la hauteur de l'intensité de la finale, que Rosset a remportée 8-6 au cinquième set – après 5 heures et 8 minutes – contre l'Espagnol Jordi Arrese. C'est d'ailleurs la seule médaille ramenée de ces JO 1992 par l'entier de la délégation suisse. Et elle a bien failli ne jamais rentrer au pays, comme l'explique le principal intéressé:
«J’avais des potes qui étaient descendus de Genève. Je suis allé en boîte, j’étais tellement cuit, je n’avais plus d’argent, à un moment donné, j’ai voulu échanger ma médaille contre une bouteille de vodka. Heureusement que des potes étaient là pour régler la bouteille. J’aurais eu l’air con. La seule médaille du pays, j’aurais été con de rentrer sans.»
Un voleur dans les vestiaires
Mais Marc Rosset n'a pas eu besoin d'atteindre un certain degré d'ébriété pour vivre ses premières péripéties hors terrain, après le match, ce jour-là.
«Sur le podium, je suis un peu dépareillé niveau habillage car j’avais posé mes affaires dans le vestiaire avant le match, mon survet’ olympique, tout ça, pour la cérémonie. Quand je suis revenu dans les vestiaires, on m’avait tout volé. Donc, j’ai remis un short que j’avais dans mon sac, j’ai demandé à un type du comité olympique qui avait regardé la finale pendant cinq heures s’il pouvait me prêter son t-shirt pour aller sur le podium, donc c’était un peu rock’n’roll. Donc la tenue sur le podium, ce n’était pas de la provocation. Là, pour le coup, j’ai été un bon Suisse, j’étais venu avec le survet et tout mais on m’avait tout chouré dans les vestiaires. Je pense qu’il y a un mec qui n’avait pas aimé que je batte les Espagnols.»
Un t-shirt, prêté en urgence, effectivement très flashy. Image: KEYSTONE
Après sa bringue en boîte à Barcelone, l'actuel consultant de la RTS n'a pas vraiment eu le temps de prolonger les festivités de son sacre. Le lendemain, dimanche, il atterrissait à Genève où il était reçu par les autorités.
Dès le lundi, il reprenait l'avion pour les Etats-Unis. Direction le tournoi de Cincinnati, pour disputer son 1er tour le mardi matin déjà (soldé par une défaite). «Je me dis après coup que j'aurais mieux fait de rester quelques jours à la maison et pouvoir profiter un peu plus de tout ça», regrette Marc Rosset dans le podcast.
Les fringues de la honte et une «bonne baffe»
Lors de ses Jeux olympiques suivants, à Atlanta en 1996, les choses se sont nettement moins bien passées pour le Genevois: il a été éliminé dès les 8e de finale. Pire: il n'a «pas du tout kiffé» ces JO, contrairement à ceux de Barcelone. La faute, notamment, au campus qui faisait office de village olympique. Il faut dire que tout avait mal commencé pour Rosset, avant même de se rendre à Atlanta:
«Je devais être porteur du drapeau (à la cérémonie d'ouverture). Quand j'ai reçu ma tenue olympique à la maison, j'ai pris peur (rires). C'était une tenue de mecs qui habitent dans les alpages. Il y avait des bretelles avec des vaches et des edelweiss. C'était hyper suisse. Quand j'ai vu ça, je me suis dit: "Putain, je ne peux pas passer à la télé devant un milliard et demi de personnes habillé comme ça, ce n'est pas possible!"»
L'interview en entier 📺
Vidéo: youtube/Tennis Legend
Résultat? Le champion olympique 1992 refuse cet honneur. Aujourd'hui, il confie que «c'est un monstre regret».
«Je pense que je suis le seul mec au monde qui refuse de porter le drapeau. J'aurais bien aimé que mes parents ou quelqu'un me foute une bonne baffe dans la gueule et me dise d'y aller quand même»
On ne sait pas si Marc Rosset apprécie désormais davantage les tenues d'armailli. Mais une chose est sûre: aujourd'hui âgé de 53 ans, il a gardé son fort caractère et son franc-parler. Et ça fait du bien, dans un milieu du tennis souvent très policé. Les téléspectateurs de la RTS en profitent.
Une fumée ressemblant au drapeau de l'équipe de France est montrée au-dessus du pont d'Austerlitz lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques Paris 2024, le 26 juillet 2024 à Paris, en France. (Photo par Lars Baron/Getty Images)
source: getty images europe / lintao zhang
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