Novak Djokovic a battu dimanche en trois sets Jiri Lehecka (6-3, 6-4, 7-6) et a donc rejoint en quart de finale l'Espagnol Carlos Alcaraz. L'affiche promet d'être explosive.
Expéditif sur le terrain, «Nole» l'a aussi été au moment de la traditionnelle interview d'après-match, donnée sur le court au micro de Jim Courier. En fait, le Serbe s'est contenté de quelques mots adressés au public, avant de quitter très rapidement l'enceinte sous les sifflets.
Beaucoup ont pensé sur l'instant que le «Djoker» en voulait aux fans de l'avoir chahuté au cours du troisième set. L'ancien numéro un mondial a en effet été gêné à plusieurs reprises en servant, et l'arbitre Mohamed Lahyani a été régulièrement contraint de demander le silence.
Or c'est pour une toute autre raison que Djokovic a décidé ne pas s'exprimer à propos de son match, comme il l'a expliqué plus tard en conférence de presse. «Il y a quelques jours, le célèbre journaliste sportif qui travaille pour le diffuseur officiel de l’Open d’Australie, Nine, s’est moqué des fans serbes et a également eu des commentaires insultants et offensants à mon égard», a déclaré le recordman de titres en Grand Chelem.
Le joueur fait référence ici à un duplex de Tony Jones devant des supporters serbes enjoués. Alors qu'il était à l'antenne, le journaliste s'est soudain mis à chanter sur l'air entonné par les fidèles du tennisman: «Novak est surcoté, Novak est dépassé, Dégagez-le (réd: du tournoi)», trois ans après que le Serbe s'est fait renvoyer d'Australie pour son refus de se faire vacciner contre le Covid-19. Le présentateur a ensuite ajouté: «Je suis bien content qu’ils ne m’entendent pas», sourire narquois au sujet des fans de Djokovic.
«Nole», qui désirait des excuses publiques de la part du journaliste et de la chaîne australienne, et prévoyait en attendant de ne plus donner d'interview d'après-match, ajoutant qu'il n'avait rien «contre Jim Courier ou le public australien», les a finalement reçues. Lundi matin, Tony Jones a affirmé lors d'une émission qu'il considérait ses commentaires de vendredi comme relevant du «chambrage». «J'ai estimé que c'était de l'humour, comme j'en fais souvent» en direct, a-t-il ajouté.
«J'ai immédiatement pris contact avec l'équipe de Djokovic pour leur présenter mes excuses – il y a 48h – pour tout manque de respect ressenti par Novak et dont je suis à l'origine. Aujourd'hui, je ne peux que réitérer ces excuses à Novak», a poursuivi Tony Jones. «Je dois aussi ajouter que le manque de respect a aussi touché, par de nombreux aspects, les supporters serbes», avec qui le journaliste assure «avoir construit une belle relation».
«On se chambre mutuellement, et j'ai cru que ce que je disais s'inscrivait dans ce cadre. Clairement, ça n'a pas été interprété ainsi. J'ai le sentiment d'avoir déçu les supporters serbes, c'est malheureux», a conclu Tony Jones.
(roc/ats)