Alinghi avait créé la surprise en annonçant en avril dernier son retrait de la Coupe de l’America. Le défi helvétique justifiait cette décision par l'absence d’accord avec le Defender néo-zélandais et son patron Grant Dalton. Il formulait aussi de sérieuses réserves sur l’avenir sportif et commercial de l’épreuve, ainsi que sur la manière dont celle-ci est gouvernée par le tenant du titre.
Un mois plus tard, c'est par un communiqué cinglant, que nous avons reçu en fin de semaine, qu'Alinghi Red Bull Racing a réitéré ses craintes, après que Team New Zealand a organisé un événement d’annonce à Naples, ville choisie par le tenant du titre pour accueillir la prochaine édition de la Coupe de l’America en 2027.
«Ils n’ont tout simplement pas le droit de le faire sans avoir au préalable signé d’accord avec Athena Racing, le Challenger of Record», dénonce Alinghi, prenant fait et cause pour le team britannique, désigné Challenger de référence pour la prochaine Coupe de l’America. «Celui-ci n’a pas eu accès aux conditions d’accueil envisagées pour les participants, lesquelles ont pourtant un impact non négligeable sur les coûts et la logistique d’une équipe», ajoute le défi suisse.
Alinghi va encore plus loin et accuse Team New Zealand d’avoir vendu ce qui ne lui appartient pas. «En signant avec la ville-hôte un accord commercial incluant la Challenger Selection Series, plus connue sous le nom de Louis Vuitton Cup, Team New Zealand a vendu quelque chose dont ils ne détiennent pas les droits, ce qui est inacceptable», peut-on lire dans le document.
Ce communiqué, publié presque en même temps que ceux d’Athena Racing et d’American Magic, le défi américain qui, comme Alinghi, pourrait renoncer à la prochaine Coupe de l’America, met en lumière un profond manque «de transparence et de confiance», ainsi que «les manquements de Team New Zealand à remplir ses devoirs en tant que Trustee (réd: le tenant du titre, chargé de le défendre) de la Coupe de l'America».
Alinghi, qui s’étonne qu’un lieu ait pu être désigné alors que ni la ville-hôte ni aucune des équipes challengers ne disposent à ce jour d’informations claires sur le format que prendra la régate, reste cependant «optimiste» et croit qu'un protocole entre le Defender et les Challengers peut encore être conclu, de manière à établir «un cadre sportif équitable et un événement commercialement viable pour tous les acteurs».
Ainsi, si un accord venait à être trouvé, le défi suisse, jusqu’ici considéré comme hors-jeu pour l’édition 2027, serait prêt «à envisager un retour à la compétition dans le cadre exceptionnel offert par Naples, cadre idéal pour la compétition vélique la plus importante du monde».