Il va tout défoncer
Il y a des confrontations qui semblent immuables. Des duels qui ont marqué l’histoire du jeu vidéo. Et dans le monde du jeu de course arcade, ce duel-là, on le connaît tous: Mario Kart, le roi incontesté, face à Sonic, l’éternel challenger.
Depuis des années, le hérisson bleu tente de rattraper le plombier. Avec parfois de belles réussites comme Sonic & All-Stars Racing Transformed, encore cité aujourd’hui comme un excellent jeu de course.
Et de temps en temps des résultats plus mitigés, comme Team Sonic Racing. Toujours fun, toujours dynamique, mais avec ce petit sentiment persistant de jouer «dans la cour de Mario».
Mais cette fois, les rôles s’inversent. Avec Sonic Racing: CrossWorlds, Sega ne cherche plus à être une alternative. Ils veulent redéfinir ce qu’un jeu de course arcade peut-être. Et après plusieurs dizaines d’heures passées dessus, une chose est claire, Sega frappe fort.
En toute modernité
Dès le lancement, le ton est donné. Les menus, les transitions, la direction artistique, tout respire la modernité. C’est fluide, stylisé, et clairement pensé pour rivaliser avec les plus gros.
Une fois en piste, on comprend vite que ce n’est pas qu’une question d’apparence. Le pilotage a été revu en profondeur. Les véhicules possèdent différents attributs, vitesse, accélération, maniabilité, résistance, et chaque combinaison demande un vrai temps d’adaptation.
Un teaser qui donne le tourni 👇
Mais le cœur du gameplay, c’est le drift. Ce n’est plus seulement un outil pour prendre les virages plus vite, c’est un véritable système à risque et récompense.
Plus le drift est maîtrisé, plus la jauge de boost se remplit, avec plusieurs paliers d’accélération. Et quand on enchaîne trois boosts parfaits d’affilée, on retrouve cette sensation pure de maîtrise totale.
La vitesse est grisante, le flow est naturel. C’est précis, nerveux, et incroyablement satisfaisant.
La téléportation au coeur du jeu
Mais la vraie innovation, celle qui redéfinit l’expérience, c’est le concept des Travel Rings, ces portails dimensionnels qui changent tout.
Imaginez, vous êtes dans E-Stadium, tout est familier et, soudain, un portail s’ouvre devant vous. Vous plongez dedans, et en une fraction de seconde, vous voilà dans une version alternative de Dragon Road, pleine de pièges et de virages piégés. Puis un nouveau portail, et vous êtes propulsé dans Kraken Bay avec un univers de pirate.
Ce n’est pas un simple changement de décor, le circuit évolue en pleine course, à chaque tour. La gravité, les obstacles, les raccourcis, tout peut changer. Résultat, il ne suffit plus de mémoriser un tracé, il faut s’adapter en permanence.
Certains trouveront ça un peu chaotique, surtout en mode multijoueurs, et c’est vrai que ça explose de partout. Mais ce chaos fait partie de son identité. Là où Mario Kart mise sur la lisibilité, Sonic Racing: CrossWorlds assume un style plus spectaculaire, plus intense.
Le contenu suit la même logique. Le jeu propose 24 circuits répartis sur huit Grands Prix, et un système de progression pensé pour le solo comme pour le multi.
On y retrouve des défis de drift, des courses spéciales, et de nombreux éléments à débloquer, véhicules, gadgets, décorations, personnages… La personnalisation est complète et donne envie d’expérimenter. Côté solo, il n’y a pas vraiment de mode «Aventure» scénarisé, mais la structure en missions et événements garde l’intérêt sur la durée.
Sega a mis les moyens. Le jeu propose du multijoueur local jusqu’à quatre joueurs en écran splitté, et un mode en ligne complet avec cross-play, matchmaking, tournois hebdomadaires et salons privés.
Le netcode est stable, et l’expérience fluide sur toutes les plateformes. Sega semble vouloir construire une vraie scène compétitive autour du jeu et les bases sont déjà excellentes. Même les objets ont été repensés. Ici, la majorité demande une vraie précision pour être efficace.
SEGA, c’est plus fort que toi!
On retrouve des classiques comme les missiles, mais aussi des nouveautés comme le Wisp Spectral, qui rend le joueur invisible et permet de traverser certains obstacles, ou encore la tornade qui vous protège de vos ennemis et de leur objet. Il reste une part d’aléatoire, bien sûr, mais la victoire repose surtout sur le talent du joueur.
Visuellement, le jeu est superbe. Effets de lumière, particules, décors en mouvement, c’est une vitrine pour le savoir-faire de Sega.
Sur consoles de nouvelle génération, le jeu tourne en haute résolution à 60 images par seconde, et certaines versions proposent des modes de performance supérieurs, selon les plateformes. C’est fluide, stable et spectaculaire.
Tout n’est pas parfait, évidemment. Le système de progression demande pas mal de temps. Il faut accumuler de la monnaie in-game pour débloquer les véhicules, pièces ou cosmétiques, et certains joueurs trouvent le rythme un peu trop lent. Rien de bloquant, mais c’est clairement le point le plus discutable du jeu.
L'avis de Romain (BeeFun)
Alors, la grande question, Sonic Racing: CrossWorlds peut-il rivaliser avec Mario Kart? En réalité, les deux jeux ne visent plus le même public. Mario Kart, c’est la convivialité avant tout. Un jeu accessible, où la chance peut tout changer, et où chaque course est une fête, peu importe le niveau.
CrossWorlds, lui, parle aux joueurs qui aiment la maîtrise et la compétition. Un jeu qui récompense la précision, la lecture du terrain et le sens du timing. Un jeu pour ceux qui veulent se challenger, et sentir leur progression, course après course.
Alors non, CrossWorlds ne «tuera» pas Mario Kart. Mais il s’impose comme une alternative sérieuse, ambitieuse et exigeante. Spectaculaire, généreux, et sans doute le meilleur jeu de course que Sega ait produit depuis des années. Ma note: 8/10.
L'avis d'Elliott (Pimousflute)
Je ne vais pas passer par quatre chemins, Sonic Racing: CrossWorlds frappe fort, très fort. Faisant partie des déçus de Mario Kart World, le titre de SEGA m’a emporté dès les premières secondes. Les sensations sont immédiates, ça va vite, c’est précis, c’est arcade, c’est fun!
Quant aux circuits, ceux-ci sont originaux et bien pensés. Ils récompensent la bonne conduite. Malheureusement, tout n’est pas parfait. En effet, l’apparition trop fréquente d’objets «cheatés» ajoute un côté injuste, pas forcément bienvenu.
Le système de personnalisation des véhicules et des gadgets renforce la rejouabilité en ajoutant une dimension supplémentaire. Mais ce n’est pas tout.
En effet, le jeu regorge de bonnes idées et de petites finitions qui le hissent en haut du podium des jeux de course arcade. Le système d’adversaires, par exemple, est bien pensé et ajoute un petit côté «histoire». L’adversaire aura même des punchlines personnalisées selon le coureur que l’on a sélectionné!
Quant au roster, bien qu’il soit déjà bien garni, à la maison, nous sommes impatients de découvrir les personnages cachés qui seront dévoilés par SEGA dans les prochains mois (vivement Ichiban Kasuga!!!).
Un petit mot concernant l’accessibilité. Il est vrai qu’en vidéo, le jeu peut paraître exigeant, mais il ne l’est pas! En effet, il est possible d’activer l’option «conduite assistée» pour permettre au plus grand nombre de pouvoir y jouer sans frustration.
À l’heure où j’écris ces lignes, le jeu ne bénéficie hélas pas encore d’une version Switch 2. Les joueurs Nintendo doivent se rabattre sur la version Switch 1, qui propose des graphismes en retard par rapport aux autres machines.
Cependant, n’ayez crainte, SEGA a annoncé une version Switch 2, ainsi qu’une mise à jour (payante) pour passer d’une version à l’autre. On a hâte! Avec une version Switch 2 optimisée et un meilleur équilibrage des objets, le jeu mériterait un gros 9.5/10. Là, ce sera 8,5/10.