Vous pensiez peut-être tout savoir de la mort de feu Sa Majesté, de ses protagonistes principaux aux circonstances de cette journée historique du 8 septembre 2022? Soyez certain que quelques journalistes royaux bien informés oeuvrent dans l'ombre pour déterrer d'autres secrets enfouis. Cette semaine, c'est à Robert Hardman, éminent spécialiste royal, de nous livrer sa biographie sur Charles III, son couronnement et la disparition de sa dear and beloved mummy.
Des derniers jours d'Elizabeth II, on connait de mieux en mieux la chronologie. Ses rendez-vous avec Boris Johnson et Liz Truss au château de Balmoral. Ses ultimes visiteurs. Son humeur joviale, ses occupations. La présence de sa fille, la princesse Anne, sur place, à ses côtés. Puis, les indices de plus en plus inquiétants quant à son état de santé. L'arrivée précipitée de son fils Charles à son chevet. Puis celle des autres membres de la famille royale. Trop tard.
Ce qu'on ignorait, en revanche, c'est que Charles III était à un cheveu de manquer le passage de sa royale mum de vie à trépas.
Selon Robert Hardman, quelques heures avant sa mort, personne n'a conscience que l'état de santé de la reine est sur le point de se dégrader subitement. Aucun signe, à l'exception d'un communiqué informant que Son Altesse a renoncé à une visioconférence avec son conseil pour se reposer, n'indique publiquement que la situation est grave.
En coulisses, pourtant, Charles a déjà été informé la veille au soir par sa soeur et Sir Clive Alderton, son secrétaire privé, qu'il doit se tenir prêt. Tout peut arriver.
Le prince a beau se trouver également en Ecosse, il est alors à l'autre bout du pays, dans l'Ayrshire, pour une série d'engagements caritatifs. Un dilemme se pose. Doit-il poursuivre ses activités comme d'habitude, ou tout annuler et foncer à Balmoral, dès le lendemain matin? Sa mère a déjà été sujette à des problèmes de santé similaire au cours des derniers mois. La situation présente est-elle suffisamment préoccupante pour annuler ses rendez-vous, et risquer d'attirer l'attention du gouvernement et des médias? Voire... de donner l'alerte?
La princesse Anne et Clive Alderton savent, toutefois, venir à bout de ses réticences.
Le lendemain matin, la princesse informe son frère que la situation de leur mère a empiré. Il faut qu'il vienne. Et vite. Ça tombe bien: à Dumfries House, un hélicoptère, censé mener Camilla le jour même à ses différentes apparitions sur le territoire écossais, est prêt à être affrété. Peu avant 9h30, le couple royal s'envole, flanqué d'une petite équipe de proches collaborateurs. Au cours du vol, Charles épluche des documents sur les phases initiales de l'opération London Bridge – ce fameux plan d'action peaufiné depuis 20 ans pour anticiper la mort de la reine.
Selon des propos tenus par la suite par Sir Clive auprès du personnel de Balmoral, tous espèrent encore que ce voyage se révélera être une précaution inutile. Qui sait, peut-être Elizabeth les accueillera-t-elle sur le perron du château, les poings posés sur la taille?
Hélas, alors que l'hélicoptère vient d'atterrir, il devient évident qu'il ne s'agit pas d'une fausse alerte. Bien que stable, la reine «s'éloigne». Après un moment à son chevet, Charles part en promenade, à la quête de champignons, histoire de «se vider la tête». Ce sera sa dernière visite. A son retour, Charles répond à un appel téléphonique. Pour la première fois, son interlocuteur l'appelle «Votre Majesté». La reine est morte, vive le roi. Le prince de Galles vient d'accéder au trône d'Angleterre.
Au rang des autres scoops royaux, les amateurs de schadenfreude se réjouiront de lire quelques mésaventures d'Harry et Meghan. A en croire une source haut placée du palais de Buckingham, Elizabeth II n'aurait pas été aussi flattée que prévu de découvrir que son arrière-petite-fille, Lilibet, a hérité de son surnom.
En juin 2021, les Sussex sont, en effet, enchantés d'annoncer, en même temps que la naissance de leur second enfant, qu'ils l'ont baptisé du nom de son arrière-grand-mère – et «avec la bénédiction» de Sa Majesté, évidemment. Le hic? Peu après l'annonce, une source du palais glisse à la BBC que jamais, au grand jamais, personne n'a demandé l'autorisation à la reine.
Manifestement vexés, Harry et Meghan accusent la chaîne britannique de «diffamation» et lancent dans la foulée un avertissement: ils n'hésiteront pas à lancer des poursuites judiciaires à quiconque ose l'imiter. Pour prouver leur bonne foi et étayer leur version des événements, le duc et la duchesse se tournent vers Buckingham. Sans succès. Ils sont renvoyés sur les roses. Si bien que les bruyantes menaces de poursuites judiciaires ne se concrétiseront jamais.
Du côté d'Elizabeth II, on murmure qu'elle était sacrément remontée. A en croire une source bien placée, la reine aurait même été «en colère comme jamais on ne l'avait vue», face à l'annonce publique des Sussex qu'elle leur aurait donné son aval. Il faut dire que notre regrettée Elizabeth n'était pas connue pour apprécier partager la vedette. N'est pas reine d'Angleterre qui veut.
Charles III: New King. New Court. The Inside Story, de Robert Hardman, sortira en anglais le 18 janvier, aux éditions Macmillan.