Son avion s'est posé à la mi-journée, pour ce qui restera comme sa première visite depuis cinq mois dans son pays natal. Ça y'est. Harry est de retour au pays. Dans un «bon état d'esprit», «positif» et «heureux», selon des proches dans le Telegraph et le Sunday Times. Ravi, en particulier, d'avoir enfin l'occasion de renforcer les liens avec les diverses organisations caritatives qu'il parraine - à défaut de ceux avec sa célèbre famille.
C'est peu dire que l'agenda du duc de Sussex sera bien rempli, pour ce qui sera son plus long séjour solo au Royaume-Uni depuis la mort de sa grand-mère, Elizabeth II, il y a trois ans jour pour jour.
Ces cinq dernières années, ses visites ont été dominées par l'angoisse des batailles avec sa famille, les médias et le gouvernement. Cette fois, l'esprit plus léger, Harry compte «s'amuser» un peu.
Au programme: ni audience éprouvante au tribunal, ni funérailles, ni lourdes obligations protocolaires. Le duc de Sussex va se consacrer à ce qu'il sait faire de mieux: se donner à fond pour les œuvres caritatives et mécénats qui lui tiennent à cœur. Ce lundi soir, il assistera à la cérémonie des WellChild Awards, dans un hôtel du centre de Londres, où il rendra hommage à des enfants malades et à leurs familles. Parrain de l'association depuis 2007, il n'a jamais cessé de prendre part à cet évènement annuel.
Mardi, c'est du côté de Nottingham que se trouvera le duc, pour une action en faveur des jeunes victimes de violence. Mercredi et jeudi, il prendra ensuite part à diverses réceptions et réunions privées avec la plupart de ses autres associations et mécènes - dont la Fondation Invictus, le Prix Diana et Scotty's Little Soldiers, l'association d'aide aux enfants de militaires endeuillés.
Reste à savoir si cet emploi du temps laissera au prince l'occasion de voir son père. Charles III se trouve actuellement en Ecosse, au château de Balmoral, comme il en a l'habitude à cette période de l'année. Le souverain doit cependant retourner à Londres chaque semaine dans le cadre de son traitement contre le cancer.
Si aucun engagement public n'a été annoncé pour le roi et la reine la semaine prochaine, de nombreux experts se montrent toutefois plutôt pessimistes. «L'emploi du temps chargé du duc suggère qu'une rencontre père-fils est peu probable», note le Daily Telegraph.
Le duc n'a pas vu son père en personne depuis février 2024, lorsqu'il a effectué une visite éclair à Londres pour une réunion d'une trentaine de minutes, peu de temps après l'annonce du diagnostic de son géniteur.
Dans tous les cas, si une rencontre a bel et bien lieu, il est peu probable qu'une analyse publique d'après-match de la part de l'un ou l'autre camp soit rendue publique. Les cercles royaux ne font pas mystère qu'ils souhaitent que Harry cesse de lancer des appels dans les médias - et fasse profil bas.
Une chose est sûre: il n'y aura pas de rencontre entre Harry et son aîné, William. Le permafrost entre les deux frères ne montre aucun signe de dégel. Triste ironie du sort, tous deux se trouvaient à quelques kilomètres l'un de l'autre cet après-midi, dans le cadre de leurs oblations respectives.
Il en aurait fallu davantage pour les convaincre de s'adresser la parole: l'an dernier, ils avaient réussi à assister aux mêmes funérailles sans pour autant interagir. On pense qu'il n'y a eu aucun contact entre les frères depuis des années.
En outre, selon le Daily Beast, qui possède notamment des sources bien informées dans le camp du futur monarque, William est déterminé à faire barrage dans tout rapprochement entre son père et son frère.
Harry n'est pas découragé. «Il a clairement indiqué qu'il souhaitait une réconciliation avec sa famille. C'est à eux de jouer maintenant», confie l'un d'eux au Times. Dès son arrivée à Londres, le prince repenti n'a pas manqué de filer directement rendre un hommage discret et privé à sa défunte grand-mère, à l'occasion du troisième anniversaire de sa disparition.
La défunte reine est inhumée à la chapelle commémorative du roi George VI, une petite annexe de l'église Saint-Georges, aux côtés de son mari, de ses parents et de sa sœur. Qu'Harry ait accès à ce lieu réservé témoigne de la volonté du roi d'accueillir son fils.
Alors que les retrouvailles familiales sont plus incertaines que jamais, à n'en doute pas douter, où quelle soit, Elizabeth II doit observer ce petit manège. Avec la plus grande attention.