Aucun entraîneur de football n'aime quand son équipe encaisse un but, mais il y a pire: quand les joueurs se font avoir sur une action contre laquelle leur coach les avait prévenus avant la partie. Or c'est ce qu'a vécu Pep Guardiola, dimanche dernier, à la 22e minute du match entre son équipe de Manchester City et Arsenal.
Les Cityzens menaient au score (1-0, but d'Haaland) lorsqu'Ilkay Gündogan a fait faute sur Thomas Partey à 60m du but mancunien. Aucun danger, apparemment. Sauf que sur la remise en jeu effectuée dès le coup de sifflet par Thomas Partey, Kyle Walker tourne le dos au ballon en se replaçant, puis recule en catastrophe et finit par se faire déborder par Gabriel Martinelli sur le côté droit de la défense. La suite est un régal pour les yeux: le cuir arrive sur Riccardo Calafiori, qui brosse le ballon du gauche et l'expédie dans les buts du malheureux Ederson.
What a way to score your first Premier League goal, Riccardo Calafiori! 💫pic.twitter.com/TvsSpQEN1w
— Premier League (@premierleague) September 23, 2024
Cette réussite a provoqué le courroux de Pep Guardiola. Le coach a même donné un grand coup de pied à son siège, et on peut le comprendre.
«Il avait prévenu ses joueurs avant le match. Il leur avait dit d'être attentifs après chaque coup de sifflet en faveur d'Arsenal, car les Gunners jouent toujours très rapidement», a expliqué le journaliste Julien Laurens dans l'émission «After Foot» sur RMC.
Les joueurs de City ont protesté auprès de l'arbitre Michael Oliver après avoir encaissé l'égalisation. Ils ont estimé qu'il ne leur avait pas laissé suffisamment de temps pour se replacer après avoir appelé les capitaines des deux équipes (dont Kyle Walker) pour leur parler. Pep Guardiola a aussi estimé que l'arbitre aurait dû patienter, mais les images le contredisent: Kyle Walker a eu le temps de se replacer, et Michael Oliver a donné l'autorisation de la reprise du jeu par un coup de sifflet, le signal que Partey attendait pour relancer son équipe et surprendre le leader de Premier League.
Il n'est pas très étonnant qu'Arteta ait insisté auprès de ses joueurs pour jouer vite. Cette saison, il n'y a plus de ramasseurs de balles sur le bord du terrain. Ou plutôt: leur rôle a changé. Ils ne donnent plus le ballon directement aux footballeurs, mais le posent sur des cônes situés tout autour de la pelouse, à intervalles réguliers.
Or de ce changement, Mikel Arteta et les Gunners ont fait une force: puisque les joueurs d'Arsenal n'ont plus besoin d'attendre que le cuir leur soit transmis par les ramasseurs, ils sont devenus maître du jeu et, en quelque sorte, du temps. En se dépêchant de remettre le ballon en action, ils peuvent déstabiliser leur adversaire. C'est ce qui s'est produit à Manchester et pourrait arriver à d'autres équipes cette saison si elles ne sont pas attentives.