Il paraît qu'Harry Kane a arrêté de bouder et considère à nouveau Tottenham comme un club digne de lui. C'est précisément pour cette raison que Daniel Levy, le président le plus pingre dur en affaire de Premier League, a offert une rémunération record à Antonio Conte; dans le double espoir d'éviter une débâcle sportive et, plus généralement, de renouer avec un certain standing.
16 millions de francs n'étaient pas de trop pour sortir Conte de son année sabbatique: désormais, les grands entraîneurs vendent du rêve, eux aussi, et ne se repèrent plus à leur break Subaru sur le parking, parmi les bolides de collection. Harry Kane, notamment, émarge à 13 millions de francs par an. Conte le précède symboliquement sur l'échelle de valeurs.
16 millions seront-ils assez pour tout changer? Jouer à Tottenham, ce n'est certes plus la lose, mais ce n'est pas encore gagné: les Spurs ont pioché à Everton pour ramener un petit point heureux, avec toujours les mêmes étourderies en défense et un jeu excessivement banal, sinon scolaire, en phase de «possession».
Mais à travers Conte, c'est un peu la vie qui reprend, une furie qui vous emporte, une énergie qui vous transporte, une autorité qui vous toise et vous picote l'ego. Tous les grands clubs ont compris que parmi des centaines d'entraîneurs diplômés, quelques uns, toujours les mêmes, n'avaient pas de prix. Surtout s'il s'agit de garder Harry Kane. (chd)