Le match Al Ahli - Inter Miami lancera dans la nuit de samedi à dimanche la toute première Coupe du monde des clubs, revisitée.
Comme beaucoup, j'avais accueilli avec scepticisme cette compétition, lorsqu'elle avait été révélée il y a quelques années. Les arguments contre coulaient de source. Soumis à un calendrier surchargé, les joueurs sont rincés, encore plus à cette période de l'année. L'événement semblait également inutile, motivé par l'argent et guère prestigieux. On peine d'ailleurs à se souvenir des vainqueurs des éditions précédentes, sous l’ancien format.
Le désintérêt s'est accentué lorsqu'en 2023, la FIFA a attribué cette Coupe du monde des clubs nouvelle génération aux Etats-Unis. Le fameux pays du soccer. Un choix dicté par des considérations économiques, et non par la passion. Le décalage horaire a ajouté à cela une certaine distance.
Et voici qu'à quelques heures du début de la compétition, une pointe d'effervescence se fait doucement ressentir. Je ne porte pourtant aucun des 32 clubs conviés dans mon cœur. Mais il règne comme un petit air de tournoi estival, même si aucun drapeau ne sera déployé et qu'aucune fan zone en dehors des Etats-Unis n'est spécialement montée pour l'événement.
Cela dit, l’envie de découvrir ce nouveau format est bien présente. Ce sera aussi l'occasion de revoir quelques grands noms comme Lionel Messi, Edinson Cavani ou Thiago Silva, et d'appréhender un football différent, comme celui tout droit venu d'Amérique du Sud.
Qui plus est, tous les matchs seront retransmis gratuitement, et il faut le souligner à l'ère des abonnements payants. Que dire enfin de ce Paris Saint-Germain - Atlético, première grande affiche de la compétition, à venir dimanche en prime time? Le match a de quoi faire saliver.
Cette fièvre montante est sans doute aussi liée aux récentes rencontres de la Ligue des nations, un événement qui, à ses débuts, semblait tout aussi grotesque que la Coupe du monde des clubs. Pourtant, la phase finale, avec quatre grandes nations européennes en lice début juin en Allemagne, a tenu toutes ses promesses.
Les matchs ont été ouverts, probablement parce que la pression du résultat était moindre qu'à l'Euro ou à la Coupe du monde. Les joueurs ont également prouvé que, dès qu'ils sont sur le terrain, leur volonté de décrocher la victoire demeure intacte, peu importe le prestige du trophée. Les larmes de Cristiano Ronaldo ou la tentative de remontada de l'équipe de France peuvent en témoigner. Il n'y a aucune raison que cela soit différent au Mondial des clubs.
Bien sûr, certains facteurs pourraient vite freiner cet enthousiasme. On évoque déjà des tribunes vides et un fiasco d'une ampleur sans précédent au niveau de l'ambiance dans les stades. En panique, la FIFA brade ses tickets dans l'urgence.
Laissons tout de même une chance à cette compétition. Ramenons-la dans un pays de football, offrons-lui quelques formations européennes supplémentaires, de manière à ce que des équipes comme le FC Barcelone, Liverpool et le Milan AC ne soient pas mises à l'écart, et alors, ce Mondial organisé tous les quatre ans pourra devenir un rendez-vous incontournable du calendrier.
Mais pour l’heure, même sans ces ajustements, c’est un grand oui, de mon côté, à cette Coupe du monde des clubs remaniée.