La série Au Cœur des Jeux des frères Naudet avait débuté le 22 juillet par deux épisodes consacrés à l'organisation titanesque des Jeux de Paris 2024. Elle s'est conclue mardi par une rétrospective des épreuves olympiques et paralympiques. Or le contenu des épisodes ne s'est pas résumé à un condensé des exploits de Simone Biles, Mondo Duplantis, Teddy Riner et Léon Marchand.
Les deux réalisateurs ont présenté à la télévision leur vision subjective des Jeux. Ils se sont intéressés à l'événement dans sa globalité et ont donc suivi les anonymes en plus des athlètes et des commentateurs. Des volontaires, une équipe de techniciens en charge de la réparation du matériel handisport, des spectateurs, une participante au marathon pour tous, mais aussi une maîtresse d'hôtel du Jules Verne savourant depuis la Tour Eiffel – son lieu de travail – les épreuves de beach-volley.
Ces histoires ont entouré un fil conducteur: celui des dessous de la cérémonie d'ouverture sur la Seine. Un regard sur le programme de Tony Estanguet et la journée de Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies. Il s'agissait pour Jules et Gédéon Naudet d'exposer aux téléspectateurs ce qu'ils n'avaient pas encore perçu des Jeux, tout en réveillant des émotions et en en livrant de nouvelles, avant que le chapitre Paris 2024 ne se referme définitivement.
C'est ce qu'ils sont parvenus à faire – à en croire les réactions des téléspectateurs sur X – en révélant l'instant touchant où Marie-José Pérec a appris qu'elle allumerait la vasque olympique ou lors d'une séquence intitulée «La meilleure maman du monde», à savoir la judokate paralympique Sandrine Martinet. Déterminée à son entrée dans le dojo, la Française commence par se présenter.
Martinet explique ensuite l'importance de la présence de ses enfants sur cette compétition. Un garçon et une fille scrupuleusement suivis par les caméras des frères Naudet. Animés par les Jeux, ils sont émerveillés par les performances de leur mère dans une arène bondée et vivent chaque combat comme si leur vie en dépendait – les yeux larmoyants et la voix toujours plus nouée à mesure qu'ils crient énergiquement «Allez maman».
«C'est extraordinaire que malgré son handicap, elle face tout ça, que ce soit ses sixièmes Jeux, qu'elle n'ait jamais abandonné. Sur le tatami, ce n'est pas comme à la maison quand elle joue avec nous. Elle devient guerrière», raconte Daphné, 10 ans. «Quand elle rentre, elle a un regard impressionnant que l'on peut voir que quand elle fait du judo, regard concentré sur la compétition et imperturbable», assure fièrement son enfant le plus grand, adolescent.
C'est avec cette concentration que Sandrine Martinet a remporté une médaille d'argent dans la catégorie des moins de 48 kg à Paris. On la voit dans la série Au Cœur des Jeux se qualifier en finale et être rejointe – son combat à peine terminé – par sa fille. Cette dernière vient de pénétrer instinctivement dans une zone accréditée. Elle se jette dans les bras de sa mère, éclate en sanglots et lui glisse à l'oreille: «T'es la meilleure».
«Elle est extraordinaire. Je suis sûre que c'est une maman plus forte que les autres. Les autres sont fortes, mais elle l'est encore plus. C'est la meilleure maman du monde», confie aux réalisateurs la fille de Sandrine Martinet avec son regard d'enfant. L'amour d'une môme et d'un ado pour leur mère, femme en situation de handicap, physiothérapeute et vice-championne paralympique de judo: ce sont aussi ces moments – plus intimes, loin des records du monde et autres défaillances sportives – qui font les Jeux et qu'il n'est pas toujours donné d'apprécier.