Marcel Hug a franchi la ligne d'arrivée du marathon des Jeux paralympiques de Paris 2024 en première position et s'est offert dimanche un troisième titre consécutif sur la distance. Une image pour la postérité. Or une autre scène a marqué encore davantage les esprits devant les Invalides.
Elle concerne Elena Congost, une athlète malvoyante engagée dans la catégorie T12. L'Espagnole était accompagnée d'un guide – Mia Carol Bruguera – en totale perdition dans les derniers hectomètres, sans doute perclus de crampes. C'est donc elle, la marathonienne malvoyante, qui l'a poussé et aidé à terminer l'épreuve, afin qu'ils décrochent la médaille de bronze. Tout un symbole. Cela aurait d'ailleurs pu être l'image de ces Jeux paralympiques.
Or le binôme a été disqualifié après la course en raison du point 7.9 du règlement de World Para Athletics. Il stipule que le lien entre l'athlète et le guide ne doit pas être lâché avant la ligne d'arrivée, ce que n'a pas respecté un court instant et dans les derniers mètres Elena Congost, puisqu'elle a donné son bras à celui qui l'oriente. Les deux compères ont donc été disqualifiés sans que l'on sache si la décision fait suite à une réclamation d'une autre nation ou résulte d'une application stricte du règlement.
«Ils ne m'ont pas disqualifiée pour tricherie mais pour avoir été humaine, avec la réaction instinctive d'aider quelqu'un qui tombe», a déclaré l'Espagnole en détresse après la perte de sa médaille de bronze. «C'était un réflexe et je n'en ai tiré aucun bénéfice», a-t-elle ajouté dans des propos rapportés par Marca, alors que la concurrente suivante se trouvait plusieurs minutes derrière elle.
Une autre marathonienne a été disqualifiée dans cette course remportée par la Marocaine Fatima Ezzahra El Idrissi. Il s'agit de la Chinoise He Shanshan. Son guide n'a pas respecté le point 49.6 et a franchi la ligne d'arrivée avant elle pour quelques centimètres. Si cette règle est utile sur piste où tous les dixièmes comptent, elle semble de l'avis général inadaptée sur marathon, où les écarts sont monstrueux et les binômes moins lucides après plus de 42 kilomètres de course. Le marathon est une discipline ingrate. Il est aussi parfois cruel.