L'Anglais Joe Marler ne jouera pas ce match amical de prestige face à la Nouvelle-Zélande, samedi à Twickenham (16h10), mais c'est lui qui a lancé les hostilités.
Comment? Avec un message sur le réseau social X (ex-Twitter), posté mardi. Et l'international anglais (34 ans) n'y va pas avec le dos de la cuillère:
Le haka, c'est cette célèbre danse guerrière que font les rugbymen néo-zélandais (et d'autres équipes d'Océanie) juste avant le coup d'envoi, histoire d'impressionner l'adversaire. Elle vient de la tradition maorie et est un symbole culturel très important pour la Nouvelle-Zélande.
Alors autant dire que le tweet de Joe Marler a soulevé une vague d'indignation dans l'archipel du Pacifique Sud. Et même un début de scandale diplomatique, avec les interventions dans la presse de plusieurs représentants des autorités locales.
Le conseiller culturel maori Mana Epiha, par exemple, s'est ému:
De son côté, le ministre de la réglementation, David Seymour (lui aussi d'origine maorie) s'est montré très acide envers le rugbyman anglais:
Après avoir temporairement désactivé son compte X, Joe Marler a publié jeudi un message d'excuse sur cette même plateforme, dans lequel il précise le fond de sa pensée:
En d'autres termes, l'Anglais souhaite que la fédération internationale (World Rugby) abolisse la règle qui empêche les adversaires des Néo-Zélandais de réagir pendant le haka. Il leur est, par exemple, interdit de franchir la ligne médiane lorsqu'ils font face à la danse guerrière, sous peine d'amende.
Joe Marler en sait quelque quelque chose: il avait dépassé cette ligne lors de la demi-finale du Mondial 2019 et l'Angleterre avait écopé d'une prune de 2'000 livres sterling, rappelle RMC Sport.
Si Marler suggère ce changement de règlement, ce n'est donc pas pour abolir cette tradition maorie. Mais pour empêcher que celle-ci ne donne un avantage psychologique trop important aux All Blacks avant même le coup d'envoi.
On connaît l'importance du duel psychologique avant une rencontre. «Parfois, on gagne un match dans le tunnel des vestiaires», ont témoigné de nombreux sportifs. Ce ne sont pas les adversaires d'un Nadal multipliant les sprints et les sauts dans les couloirs qui diront le contraire.
Le haka néo-zélandais face aux Anglais ce samedi sera donc particulièrement scruté. Reste à savoir quelle version les All Black choisiront, puisque l'une des deux chorégraphies se veut encore plus agressive. Vu leur vexation causée par les propos de Joe Marler, on ne serait pas étonné s'ils optent pour celle-ci...