Les amateurs de Formule E se souviennent qu'il y avait, aux débuts de la discipline en 2014, un changement de monoplace obligatoire lors de chacun des E-Prix du calendrier. Or l'avènement des voitures de deuxième génération, les «Gen 2» dotées d'une meilleure autonomie, avait permis aux pilotes de tenir la cadence en piste sans passer par la voie des stands.
Ils l'emprunteront à nouveau au E-Prix de Djeddah en février prochain, pour y effectuer un ravitaillement, comme annoncé cette semaine par le championnat du monde de Formule E. L'organisation cherchait depuis longtemps à introduire la charge, afin d'ajouter un élément stratégique aux courses, et les rendre plus spectaculaires, alors qu'il n'y a pas de changement de pneus en Formule électrique, «durabilité» oblige.
Mais il y a eu du retard, et le système «Pit Boost», qui devait être initialement lancé en 2023, débarque seulement maintenant. Il comprend un «Boost Charger», un outil de charge ultra-rapide présentant une puissance de 600 kilowatts, et conçu par la société britannique Fortescue Zero, anciennement Williams Advanced Engineering.
Concrètement, le «Pit Boost» sera utilisé sur l'un des deux E-Prix au programme des «double headers», ces week-ends de compétition comprenant deux courses. Les monoplaces Gen3 Evo devront respecter un temps d'arrêt minimum, et obtiendront une augmentation d'énergie de 10% (+3,85 kWh) en 30 secondes. Deux mécaniciens pourront être affairés au branchement, alors qu'un troisième sera en charge de l'arrêt et de la libération. Aucun travail ne sera toléré sur la voiture durant la charge.
L'arrêt aux stands se fera à un moment très précis. Cet instant sera défini par les commissaires, qui communiqueront en amont de la course une fenêtre à respecter, déterminée sur l'état de charge de la batterie. Le magazine Auto Hebdo donne pour exemple un niveau compris entre 55% et 45%.
Le championnat du monde de Formule E s'est félicité, par l'intermédiaire de son directeur Alberto Longo, de ce changement significatif à venir. «Après un vaste processus de tests et de simulations, nous sommes heureux de pouvoir enfin présenter cette technologie révolutionnaire au monde entier. C'est l'un des ajouts les plus ambitieux et les plus impactants non seulement pour notre propre série, mais aussi pour le sport automobile moderne», a-t-il indiqué dans un communiqué, rappelant les liens qui existent entre son sport et la voiture électrique de monsieur et madame Tout-le-monde.
Rendez-vous désormais mi-février pour découvrir la façon dont les pilotes suisses Sébastien Buemi, Edoardo Mortara et Nico Mueller, et leurs équipes respectives, s'adapteront à cette nouvelle donne en course.