Sport
Ski

Ski: Wendy Holdener s'exprime sur le décès de son frère

Wendy Holdener an einem Medientreffen von Swiss Ski in THE HALL am Dienstag, 1. Oktober 2024 in Duebendorf. (KEYSTONE/Til Buergy)
Wendy Holdener lors de sa première apparition devant la presse depuis le décès de son frère.Image: keystone

Wendy Holdener a une mission bien plus importante que le ski

Mardi, la Schwytzoise s'est exprimée pour la première fois depuis la mort de son frère, décédé du cancer en février. Elle promeut un documentaire qu'il a réalisé et qui a une visée sociale.
06.10.2024, 15:54
Rainer Sommerhalder
Plus de «Sport»

C'est une demande extrêmement inhabituelle. Avant que Wendy Holdener ne s'adresse aux médias mardi après-midi dans le cadre d'une journée de Swiss Ski à Dübendorf (ZH), toutes les caméras doivent être éteintes. La jeune femme de 31 ans souhaite certes parler pour la première fois en public et en toute franchise du décès en février de son frère et plus proche confident, Kevin, mais elle ne veut pas être filmée.

L'apparition de la slalomeuse aux 35 podiums de Coupe du monde se distingue fondamentalement de celles, par exemple, de Marco Odermatt, Loïc Meillard ou Corinne Sutter. Wendy Holdener se présente debout devant les micros et se lance dans un long monologue de dix minutes, sans qu'aucune question ne soit posée.

Wendy Holdener an einem Medientreffen von Swiss Ski in THE HALL am Dienstag, 1. Oktober 2024 in Duebendorf. (KEYSTONE/Til Buergy)
Wendy Holdener avait besoin de se confier, mardi. Image: KEYSTONE

Elle se dit nerveuse à l'approche de son tout premier rendez-vous avec les médias depuis février.

Et reconnaissante que l'on ait respecté son souhait d'intimité dans cette période difficile émotionnellement.

La Schwytzoise explique aussi avoir réalisé au cours des derniers mois «que chaque personne vit un processus de deuil à sa manière». Elle se dit fière de la façon dont sa famille a géré ce terrible coup du sort.

Sur le plan purement sportif, Wendy Holdener est au top. Sa cheville gauche, cassée en décembre dernier, est complètement guérie et ne lui pose aucun problème. L'entraîneur en chef, Beat Tschuor, confie que la skieuse de 31 ans a pu suivre l'ensemble du programme de préparation.

Wendy Holdener of Switzerland speeds down the course during the women's World Cup giant slalom in Mont Tremblant, Que., Saturday, Dec. 2, 2023. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick/The Canadian Pre ...
Wendy Holdener est en forme physiquement. Image: keystone

Et elle peut compter sur les services d'un nouveau coach: le Valaisan Jörg Rothen, qui était auparavant l'entraîneur personnel d'Henrik Kristoffersen. Dans le groupe des six slalomeuses, Rothen s'occupe avant tout de Holdener. Cela a fait du bien à la Schwytzoise de retrouver les pistes, comme elle en témoigne:

«L'entraînement sur les skis m'a donné de l'énergie»

Le binôme Holdener/Rothen est un exemple de cette nouvelle tendance à l'individualisation de l'entraînement en ski alpin. A l'instar de ce qui se fait dans l'équipe masculine autour de Marco Odermatt. Cette organisation est très exigeante et n'est possible que depuis que le staff encadrant les slalomeuses a été élargi. «C'est la voie à suivre si l'on veut obtenir le plus de succès», assure Beat Tschuor.

«Ce film aidera des personnes»

Malgré la période difficile que Wendy Holdener a vécue ces derniers mois, il n'a jamais été question pour elle de ranger définitivement ses lattes. Après sa blessure, elle a rapidement senti que le ski lui manquait. Celle qui a fait ses débuts en Coupe du monde il y a quatorze ans continue de prendre beaucoup de plaisir sur les pistes.

«Je veux faire mieux que ce que j'ai fait. Je veux à nouveau me battre pour la victoire en slalom», clame la skieuse d'Unteriberg. Sa préparation très positive et un bon feeling lui donnent confiance. Même si elle sait qu'il y aura quelques moments difficiles durant la saison, liés aux souvenirs fréquents de son frère (qui était aussi son manager), dont l'absence est douloureuse.

La dernière photo de Wendy Holdener avec son frère, Kevin.
La dernière photo de Wendy Holdener avec son frère, Kevin. image: instagram

D'ailleurs, pour Wendy Holdener, il y a actuellement plus important que le début de la Coupe du monde dans un mois à Sölden:

le documentaire sur son frère Kevin et elle, que la télévision alémanique publique (SRF) diffusera le 24 octobre.

C'était un projet qui tenait à cœur à son frère. Deux semaines avant sa mort, la SRF lui a annoncé que son film serait financé.

Depuis l’apparition de sa maladie, Kevin Holdener a largement documenté sa vie avec des vidéos filmées avec sa caméra Go-Pro. Quelques semaines avant son décès, le jeune homme a même engagé un cinéaste.

Wendy Holdener était très proche de son frère Kevin, qui était également son manager.
Wendy Holdener était très proche de son frère Kevin, qui était également son manager. image: instagram

Ils ont, ensemble, longuement réfléchi à l'angle de ce documentaire, raconte Wendy Holdener. «La lutte pour la vie» ou «le tabou de la mort» représentaient deux options. Son frère, qui n'a vécu que 34 ans, voulait, avec ce projet, donner du courage à d'autres patients atteints du cancer.

«Nous avons décidé de réaliser ce projet pour Kevin. Cela aide aussi d'autres personnes»
Wendy Holdener

Un autre moment de forte émotion👇

La skieuse explique, les larmes aux yeux:

«Aujourd'hui, la plupart du temps, je me sens plutôt bien. Je ne pleure plus tous les jours, mais il me manque. Kevin est toujours avec moi en pensée à l'entraînement.»

En privé, elle parle très volontiers de son frère. «Kevin a planifié ma vie. Aujourd'hui, nous nous racontons beaucoup d'histoires cool à son sujet, qui me font sourire. Et je me demande dans de nombreuses situations: "Que dirait-il en ce moment?"»

Traduction et adaptation en français: Yoann Graber.

La nouvelle gare CFF à Genève
1 / 9
La nouvelle gare CFF à Genève
Genève Cornavin CFF
source: cff
partager sur Facebookpartager sur X
La Nouvelle-Zélande établit un nouveau record
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
«C'est magique»: ce Romand a réalisé le rêve de tout marathonien
Matthieu Deillon a couru la deuxième moitié du marathon plus vite que la première, début décembre à Valence. On appelle ça un «negative split», c'est rare et c'est beau. Il raconte.

«Réussir à maintenir la même allure sur toute l'épreuve, ça aurait déjà été quelque chose de beau. Alors courir plus vite la deuxième moitié de course, c'est magique.» Au bout du fil, Matthieu Deillon a la voix de ceux qui ont réussi un joli coup: pour sa troisième participation seulement à un marathon, cet amateur de 31 ans a réussi l'exploit de courir sa seconde moitié de course (21,1 km) plus vite que la première. Ses temps:

L’article