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Témoignage watson

Le funambule Nathan Paulin raconte ses 5 exploits avant Genève

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«Quand j'ai commencé la highline, j'avais peur du vide»

Le funambule Nathan Paulin traversera la rade de Genève dès 17h30 ce lundi à l'occasion des festivités du 1er août. Nous avons contacté cet ancien sujet au vertige en lui demandant de nous raconter cinq de ses exploits à travers le monde.
30.07.2022, 08:5930.07.2022, 11:22
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Nathan Paulin est ce que les automobilistes genevois ont toujours rêvé d'être aux heures de pointe: un «oiseau marcheur» capable de rejoindre la plage des Eaux-Vives depuis le bain des Pâquis par le ciel. Pour réaliser cet exploit, le funambule de 28 ans va tendre une sangle de 950 mètres qu'il va fixer au-dessus du vide grâce à deux points d'ancrage, deux grues de 50 mètres de hauteur installées de part et d'autre de la rade. Comme lors de chaque exploit, le Français sera attaché par un harnais et progressera lentement sous le regard incrédule des spectateurs.

Pour tenter de comprendre ce que l'on peut voir, vivre et ressentir dans les nuages, nous avons demandé au highliner professionnel de nous commenter cinq de ses aventures aériennes.

Le Mont Saint-Michel

En mai 2022, Nathan Paulin (28 ans) a battu le record du monde de distance sur une slackline. Il a parcouru 2200 mètres en deux heures dans la baie du Mont Saint-Michel, ralliant la célèbre abbaye à 114 mètres du sol depuis une grue installée pour l'occasion.

«Je n'avais pas fait de records depuis longtemps, me concentrant sur l'aspect esthétique des lieux. Là, pour la première fois, j'ai pu combiner le record et la beauté du site. J'en garde un souvenir incroyable, même si la traversée de deux heures était assez éprouvante, mentalement et surtout physiquement. A force de garder les bras en l'air en quête d'équilibre, ça tire au niveau des épaules et des cervicales»

La tour Eiffel

A l’occasion des Journées du Patrimoine l'année dernière, le jeune homme a progressé sur un fil entre la tour Eiffel et le Palais de Chaillot.

«J'ai eu la chance de partir deux fois de la tour Eiffel. La première, c'était en 2017 et c'était un peu inattendu. Je n'avais commencé la highline que depuis six ans et je me retrouvais en direct à la télévision lors de la cérémonie en hommage à Johnny Hallyday! C'était comme un rêve. Je me souviens avoir entendu les fans entonner des chansons de Johnny sur les Champs-Elysées. La deuxième fois, j'ai pu en profiter beaucoup plus, m'imprégner du lieu. Lors de mes traversées, j'ai toujours le temps de regarder le paysage, d'observer l'environnement dans lequel j'évolue»

Le stade de Caen

Le 15 janvier 2017, à l'occasion du match de football entre Caen et Lyon, Nathan Paulin a traversé le terrain dans le sens de la largeur (80 mètres) à 30 mètres du sol. Une première dans un stade français.

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«Il y avait une très grosse ambiance malgré le mauvais temps. La pluie avait alourdi la sangle, c'était assez difficile de progresser dans ces conditions. Le pire, ça reste toutefois les orages et le vent. Ce jour-là, il y avait 25 000 personnes et c'était un challenge, car elles étaient venues voir un match de foot, pas une performance de highline. J'ai amené le ballon du match dans un sac à dos et je l'ai lâché depuis la sangle. J'ai lu dans la presse que les fans visiteurs avaient chanté "tu vas tomber, tu vas tomber", mais je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment. De toute façon, ça arrive souvent que des excités chantent ce genre de trucs»

Le cirque de Navacelles

En 2017, accompagné de son camarade de jeu Pablo Signoret, le Français a franchi 1662 mètres à 300 mètres de haut dans le cirque de Navacelles (Gard et Hérault). Deux années de préparation avaient été nécessaires afin d'établir cette performance.

«C'était un de mes premiers records du monde, réussi dans un très bel endroit. La traversée était assez difficile compte tenu de la longueur, et puis on a eu pas mal de difficulté à installer les points d'ancrage. En plus, j'évoluais à 300 mètres de haut, ce qui n'est pas rien: quand j'ai commencé la highline, j'avais peur du vide. J'ai surmonté cette crainte en m'habituant à aller chaque fois plus haut. Le fait d'écouter de la musique en progressant m'a pas mal aidé aussi, ça m'a permis d'être dans ma bulle, donc moins sensible au vide. J'écoutais tous types de musique, des chansons françaises, de la pop, du rock anglais, de la musique classique»

Le Jura suisse

«Faire la traversée entre deux éoliennes était un rêve pour moi.» Son rêve est devenu réalité en mars dernier. Le funambule tricolore a pris de la hauteur (108 mètres) pour parcourir les 620 mètres qui séparent deux éoliennes du Peuchapatte.

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«C'était un projet qui me tenait à cœur. Il était très difficile à préparer car les éoliennes sont protégées et leur accès très réglementé. Mais ça reste une des plus belles lignes que j'ai traversées. La vue était assez incroyable. Je ne me suis rendu compte que plus tard du débat que l'éolien suscitait en Suisse. Plusieurs militants m'ont téléphoné le soir même. Le champion de ski Didier Cuche m'a appelé en me disant: "Qu'est-ce que tu viens faire en Suisse, t'as pas assez d'éoliennes en France?" Apparemment, c'est un militant anti-éolien»

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