Le Nouvelliste, en collaboration avec Bon à Savoir, a enquêté sur un entrepreneur valaisan peu scrupuleux et découvert des dettes abyssales.
Depuis fin février, selon les informations du quotidien valaisan, les procédures de poursuite s'enchaînent: la CSS demande près de 20 000 francs et Helsana réclame déjà plus de 100 000 francs. Au total, les mises en poursuite se montent à 300 000 francs.
Arrive ensuite le cas de la Groupe Mutuel et là, ça pique. Hestia Conseils, le nom de la société du courtier de Vétroz, aurait laissé une ardoise d’au moins 500 000 francs. Mais selon les sources du journal valaisan, le trou se monte à quelques millions de francs.
Durant l'enquête du Nouvelliste, on y découvre un système calibré pour faire du chiffre, monté par un Golden Boy pressé de la finance et poussé par une motivation décuplée par l'appât du gain.
Les méthodes du Jordan Belfort originaire de Vétroz lui auraient permis de rafler des millions dans plusieurs affaires. Ses méthodes ont été rapportées par d’anciens employés et assurés, qui dénoncent des pratiques douteuses, voire frauduleuses, chez Hestia. Parmi elles: appels non sollicités, faux concours, incitations à mentir, falsification de signatures.
La fraude a bien fonctionné. Même le FC Sion, club de Christian Constantin, s'est fait avoir. Hestia Conseils a commencé son sponsoring au mois d’août 2024, pour devenir l'un des principaux partenaires du club. Le logo de la société Hestia Conseils s’affichait sur le haut du dos du maillot. Le Nouvelliste chiffre ce sponsoring à environ 200 000 francs par saison.
Interrogé sur ce point par le journal valaisan, Christian Constantin confirme que les premiers acomptes ont été réglés. Or, à ce jour, il manque 100 000 francs dans l'affaire. «CC» entend lancer des poursuites, même s'il n'a que peu d'espoirs de voir ce chèque lui tomber dans les poches.
La question est de savoir comment le FC Sion a pu se faire gruger pareillement. Si le président valaisan affirme que c'est un collaborateur qui a scellé le partenariat, il explique: «Au moment où on signe, le chiffre d’affaires d’Hestia était assuré par des grosses commissions en provenance d’entreprises sérieuses».
Comme expliqué plus haut, le Valaisan de 29 ans, qui s'autoproclamait le «Elon Musk suisse de la finance» comme le rapportait d'anciens collaborateurs, collaborait avec de grands groupes d'assurances maladie. Le Groupe Mutuel, l’un de ses principaux clients, avait même récompensé Hestia en 2023, le bombardant de meilleur courtier externe de Suisse.
Par ailleurs, une société affiliée au Groupe Mutuel (Neosana) a versé plusieurs centaines de milliers de francs en quelques mois à une autre entreprise dirigée par le boss Vétrozain, ce qui soulève des questions. D’autres interrogations concernent aussi les liens du Groupe Mutuel avec un centre d’appels situé au Kosovo.
Si l'entreprise Hestia Conseils a été revendue à un Roumain domicilié en Suisse, son logo a bel et bien disparu des maillots sédunois.
(svp)