La vidéo de cette volleyeuse suisse crée un bad buzz
A première vue, la vidéo postée par la volleyeuse suisse Nora Sacher (VBC Cheseaux) sur TikTok, le 7 novembre dernier, est des plus anodines: elle montre la sportive, face caméra en mode selfie, avec une jeune femme à ses côtés (apparemment une coéquipière) marcher dans le hall d'un aéroport. Avec une musique de fond banale.
Mais ce qui est nettement moins banal, c'est le message (en anglais) que Nora Sacher a écrit en haut de l'image:
Juridiquement, la réponse est évidemment oui. Mais la volleyeuse du VBC Cheseaux – qui s'est filmée alors qu'elle rentrait d'un déplacement de Coupe d'Europe en Bulgarie avec son équipe – ne cherche aucune réponse avec sa question rhétorique, et encore moins une réponse concernant la loi.
Elle veut alerter sur l'absurdité écologique de devoir prendre l'avion depuis Zurich pour rentrer à Cheseaux (VD) à la place du train (nettement moins polluant), parce que passer par les airs est moins coûteux que par le rail.
La vidéo de Nora Sacher
D'ailleurs, la volleyeuse de 27 ans répond elle-même à sa question dans la légende de la publication:
Comme le relève le Tages-Anzeiger, cette publication «fait sensation sur Internet». Elle a recueilli plus de 6 000 likes et engendré 90 commentaires. Des stats très inhabituelles pour un post de Nora Sacher, qui ne compte qu'environ 1450 abonnés sur TikTok.
Le message pro-écologie de la volleyeuse s'attire de nombreux commentaires favorables parmi les internautes. Florilège:
Ou encore celui-ci, tout en ironie:
Message laconique et recadrage interne
Mais ce message de Nora Sacher, à cause de son aspect laconique et peu clair, met le VBC Cheseaux dans l'embarras et crée un bad buzz pour lui: on n'arrive pas à comprendre si la volleyeuse critique son club pour avoir choisi l'avion plutôt que le train; ou alors si elle fustige les CFF pour leurs tarifs prohibitifs ou, au contraire, les compagnies d'aviation pour leurs prix trop bon marché.
Contacté par watson, le chef communication du VBC Cheseaux, Sandro Carluccio, précise:
Il n'empêche, ce quiproquo a de quoi salir l'image du club vaudois (d'autant que la joueuse a ajouté à sa légende le hashtag #volleyball). Raison pour laquelle ce dernier a recadré sa joueuse, comme l'explique Sandro Carluccio:
Sandro Carluccio se dit «surpris de voir l'ampleur que prend cette publication» et promet que le club «ouvre la porte à toutes les discussions» à l'interne concernant cette affaire. «On ne peut pas empêcher les joueuses de communiquer en leur nom sur les réseaux sociaux. Mais ce cas nous rappelle qu'il faut être très prudent avec les publications sur les plateformes», ajoute-t-il.
Le président se justifie du voyage en avion
De son côté, le président du VBC Cheseaux, Yann Hänggeli, également joint par watson, tient à se prémunir des critiques en justifiant le choix de prendre l'avion à la place du train pour faire Zurich-Genève:
C'est certain, un club de volleyball féminin de première division suisse n'a pas le même budget qu'une équipe de Champions League de foot masculin, par exemple. Alors à écouter le dirigeant vaudois, le VBC Cheseaux doit faire très attention à ses dépenses.
Le Tages-Anzeiger cite un calcul du 20 Minuten: le vol Sofia-Zurich-Genève qu'ont effectué les volleyeuses début novembre coûtait 211 francs suisses par personne. Soit 113 francs de moins que la combo vol direct Sofia-Zurich (228 francs) + train Zurich-Genève (96 francs plein tarif).
Yann Hänggeli conclut:
Ce bad buzz ne ternira pas pour autant la superbe perf' du VBC Cheseaux: battues 3-2 dans la salle du Levski Sofia, les Vaudoises – quatrièmes de LNA la saison dernière – se sont malgré tout qualifiées pour les 16e de finale de la CEV Challenge Cup (3e échelon européen), grâce à leur victoire 3-0 à l'aller. Elles recevront les Espagnoles d'Emalsa Gran Canaria le 26 novembre, lors du match aller de ce 16e de finale.
