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«La boxe suisse a les talents pour envoyer un athlète aux JO»

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Felix Meier (droite) affronte Yaya Kone (gauche) à Berne, en avril 2024.Image: www.imago-images.de

«La boxe suisse a les talents pour envoyer un athlète aux JO»

Depuis plusieurs années, la boxe anglaise connaît un fort succès en Romandie. Dans ce contexte, des entraîneurs se donnent comme mission d'accompagner les athlètes dans leur carrière. Qu'est-ce qui a permis ce nouvel âge d'or? Rencontre avec l'un de ces coachs à Fribourg.
12.09.2025, 18:5612.09.2025, 18:56
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L'exploit a eu lieu à Bâle en 2024. Pour la première fois depuis 1957, des boxeurs romands amateurs ont gagné plus de médailles d'or – 8 au total – que leurs confrères alémaniques lors du championnat de Suisse élite.

Un triomphe qui illustre l'ascension de la boxe anglaise en Romandie. Afin de continuer sur cette lancée, des entraîneurs se donnent comme objectif d'accompagner les athlètes plus loin dans leur carrière. James Fenu à Yverdon-les-Bains, Ricardo Pereira à Genève et Michael Celeschi à Fribourg sont trois d'entre eux. Au printemps, ils fondent Alping Boxing Promotion, une société qui gère les talents au niveau national et international. Elle organise son premier combat professionnel ce samedi 13 septembre à Yverdon.

L'occasion de partir à la rencontre de Michael Celeschi dans le club de boxe qu'il préside à Fribourg, afin de comprendre pourquoi ce sport longtemps peu considéré en Suisse romande reprend désormais de la vitesse.

Comment expliquer le renouveau que connaît la boxe en Romandie?
Michael Celeschi:
Cela fait plusieurs années – une quinzaine, je dirais – que de nombreux boxeurs, des stars notamment, se mettent en valeur sur les réseaux sociaux partout dans le monde. Cela attire de nouveaux adeptes.

«Un autre facteur encourageant est que la Suisse rattrape gentiment son retard par rapport à d'autres nations de boxe»

C'est-à-dire?
A l'époque, la manière de voir les choses était arriérée, notamment concernant la préparation physique. Les entraîneurs étaient totalement fermés sur les nouvelles méthodes d'entraînement.

«La boxe suisse était faite par des Suisses, pour des Suisses. C'était un entre-soi. On mettait plus d'énergie à combattre le voisin de Romont qu'à faire des combats internationaux»
Michael Celeschi, président du Boxing club Fribourg et co-fondateur d'Alpine Boxing Promotion

Conséquence: le niveau stagnait, contrairement aux grandes nations de boxe – l'Italie, la France, l'Angleterre – qui travaillaient ensemble et s'affrontaient lors de tournois. Avec la démocratisation d'internet et la possibilité de voyager plus facilement, les boxeurs romands accèdent dorénavant à des combats à l'international. Automatiquement, le niveau augmente.

Une préparation physique «arriérée»: auriez-vous des exemples? Et qu'est-ce qui a changé depuis?
Lorsque j'ai commencé la boxe en 2005, l'entraînement était figé dans les années 80. Le boxeur n'était pas pris en charge, on ne lui fournissait pas les clés pour progresser.

«La boxe se résumait à taper dans un sac, à faire du shadow boxing, de la corde à sauter et du sparring. Ce n'est pas comme ça qu'on devient un athlète»

Une préparation physique est essentielle: des exercices variés de cardio et de musculation, de la course à pied. Il y a 20 ans, les entraîneurs étaient contre la musculation, qu'ils associaient au body-building. Alors qu'elle renforce le squelette, les tendons. C'est tellement important.

«La boxe est un sport difficile qui nécessite un programme complet, que l'on soit amateur ou champion du monde. Sauter à la corde ou frapper dans un sac ne suffit pas»

D'où venait cet état d'esprit, qui donne l'impression que la boxe anglaise était négligée en Suisse romande?
Certains entraîneurs croyaient tout savoir et ne se remettaient pas en question. Mais le but d'un coach est de permettre à l'athlète de progresser. Il doit d'être ouvert aux nouvelles méthodes qui fonctionnent. En 2025, on ne peut plus cacher à la jeunesse un programme de condition physique employé aux Etats-Unis, par exemple.

«Tout le monde a accès au savoir»

Un autre problème, qui perdure, est que la Fédération de boxe suisse ne fixe pas de cadre ni d'objectifs précis, contrairement au judo ou au football. Un boxeur est perdu dans son monde. Pour qu'un athlète puisse passer d'amateur à professionnel, l'apprentissage doit être structuré. La Fédération pourrait améliorer la prise en main des jeunes talents. C'est notamment pour cela que des associations existent. Elles permettent, par exemple, de s'entraîner dans différents cantons et d'avoir l'avis de plusieurs coachs.

«Cela contribue au rehaussement du niveau et permet à la boxe suisse d'être sur cette lancée positive»

Est-ce que ce succès se reflète dans les clubs de boxe? Y a-t-il plus de monde qui s'inscrit?
Oui! A nouveau, grâce aux réseaux sociaux, la boxe anglaise est plus visible, les gens ont donc moins peur et viennent plus facilement dans un club.

«Les salles sont pleines, peu importe le sport de combat»

Peut-on imaginer un retour de la boxe suisse aux Jeux olympiques, qui n'est plus représentée depuis 1972?
En 2024, nous avons organisé et financé la participation de Thomas Mboua aux qualifications à Milan. Il a toutefois concouru pour l'équipe du Cameroun, car la Suisse n'a pas vu son potentiel. Si nous voulons donner de l'espoir aux jeunes qui veulent participer, il est nécessaire d'avoir une structure sur laquelle s'appuyer.

«La boxe suisse pourrait emmener un athlète aux Jeux olympiques. Nous avons les talents»

Mais les autres nations ne se qualifient pas par miracle: on leur donne les outils pour y arriver. Tout un système est mis en place autour d’un boxeur pour le faire avancer. L’idéal serait de transposer cette manière de faire aussi en Suisse.

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