Les championnes du monde ont ouvert les portes de leur premier entraînement en Suisse. Près de 700 personnes ont répondu présentes à cette invitation publique. La foule essentiellement composée de familles attendait impatiemment l'arrivée d'Alexia Putellas, double Ballon d'or et de ses coéquipières. Alba, huit ans et sa maman Naomi, hispano-suisse, ont fait le déplacement depuis La Chaux-de-Fonds pour voir la Roja.
Nul doute que la sélection espagnole attire les familles, ici est là, nous voyons de nombreux enfants, certains portant les maillots de l'équipe masculine et d'autres floqués des noms de stars féminines comme Alexia Putellas ou Aitana Bonmati. «On espère qu'elle feront des dédicaces, voir des championnes du monde d'aussi près, ça ne s'oublie pas», ajoute Naomi, un regard complice vers sa fille.
Alors que l'entraînement débute sous la canicule, nous remarquons deux femmes assises en plein soleil près de la barrière qui borde le terrain. Sandrine et Leila sont deux coaches d'équipes féminines, elles savourent leur bonheur d'assister à cet entraînement.
Les deux amies tout en répondant à nos questions ne quittent pas l'entraînement des yeux. Alors que nous demandons de nous réfugier dans une zone ombragée, Sandrine hésite quelques secondes et nous taquine: «Je veux bien le faire pour vous, mais je voulais être au plus près du terrain quitte à avoir un peu chaud». Les deux anciennes joueuses et coaches scrutent les exercices des joueuses, d'un oeil avisé. L'entraînement des gardiennes intéresse particulièrement Sandrine.
Alors que les joueuses sont divisées en deux parties, l'une s'exerçant aux enchaînements et l'autre au match, des applaudissements s'élèvent des gradins, à chaque touche de balle dans la surface, Salma Paralluelo est encensée.
La native de Saragosse, élue meilleure jeune joueuse du mondial 2023 et ancienne championne d'athlétisme, rivalise à l'applaudimètre avec Alexia Putellas, double Ballon d'or et joueuse la plus capée de la sélection. A voir les yeux brillants du public lors de l'apparition de Putellas sur le terrain, on ne doute pas de son aura.
L'entraînement s'achève et les joueuses se prêtent facilement aux dédicaces. Des livres d'autocollants aux maillots, en passant par les selfies, il y en aura (presque) pour tout le monde, les championnes du monde prenant volontiers le temps pour poser avec les fans.
Leila et Sandrine ont tout préparé, un livre d'autocollants complet et un carnet pour les autographes. «On est comme des gosses, vous voyez, c'est ça l'amour du foot» rient-elles de bon coeur. Une dizaine d'autographes plus tard, des selfies avec entre autres Salma Paralluelo, Irène Paredes et Leila Ouahabi (la préférée de notre amie Leila) les deux footballeuses nous quittent avec les yeux plein d'étoiles.
«Dans le foot en Suisse, on doit encore faire de la place aux femmes et surtout aux petites filles, les moyens et la communication sont encore insuffisants», nous lance Sandrine, «mais pouvoir approcher des championnes comme les Espagnoles, c'est déjà montrer que c'est possible et c'est un magnifique exemple pour les filles», conclut Leila.