La presse française avait suivi avec intérêt les débuts de Benjamin Mendy au FC Zurich et saluait en février dernier une première réussie, le joueur ayant délivré une passe décisive contre Yverdon en seulement 20 minutes passées sur la pelouse.
Cette rencontre n'était en fait qu'une illusion. Près de deux mois plus tard, le bilan est négatif pour le champion du monde tricolore, qui a d'abord joué des bouts de match, sans être exempt de tout reproche.
Le défenseur zurichois a presque éliminé son équipe de la Coupe de Suisse. Battu au duel et mis sous pression par Cedric Itten peu après son entrée en jeu, il a offert sur un plateau le but de la qualification aux Bernois. Sa passe en retrait de la tête, très hasardeuse, a également coûté à son équipe une réalisation contre le Servette FC.
Benjamin Mendy a néanmoins obtenu il y a peu ses premières titularisations. Or rien ne s'est passé comme prévu. Le Français a dérapé dans le derby de la ville de Zurich et a commis un mauvais geste qui aurait dû lui valoir bien plus qu'un simple carton jaune. Il a volontairement donné une semelle à un adversaire.
Mais le calvaire sportif ne s'arrête pas là. Mendy n'est jamais entré dans son match face au Lausanne-Sport mercredi, si bien qu'il était en retard sur la première grosse occasion d'Alban Ajdini. Le défenseur commettait dans la foulée une bourde monumentale, contrôlant mal un ballon plein axe permettant au LS d'ouvrir le score.
Outre les bévues, explicables par un manque de repères et sa situation personnelle tendue, le physique du champion du monde 2018 laisse également à désirer. Il est vrai que l'homme est arrivé à Zurich sans avoir joué de la saison au FC Lorient. Il ne faisait pas partie des plans de son nouvel entraîneur Olivier Pantaloni, nommé suite à la relégation des Merlus en Ligue 2. Auparavant, Benjamin Mendy n'avait disputé que 15 matchs au FCL, après sa pause forcée de deux années.
Indésirable donc en Bretagne, l'ancien joueur de Man City s'est toutefois durement entraîné à Paris, au Sénégal ou encore au Qatar dans le but de retrouver un club. Si cela lui a permis de s'engager avec le FC Zurich jusqu'en 2026, force est de constater que le rythme lui a fait cruellement défaut lors de ses premières semaines en Suisse. On pouvait cependant s'y attendre.
Mais les problèmes du défenseur aux 10 sélections en équipe de France ne se limitent pas au terrain. Près de deux mois après sa signature au FC Zurich, signature ayant divisé et indigné le football helvétique, Benjamin Mendy est toujours loin de faire l'unanimité, et ce, en raison de son passé tumultueux.
Pour rappel, le Français a été accusé de viols, tentative de viol et agression sexuelle par plusieurs femmes. Il est passé par la case prison, avant d'être libéré sous contrôle judiciaire, puis acquitté et donc reconnu non-coupable.
Si le footballeur peut compter sur le soutien sans faille de son président Ancillo Canepa, prêt à lui donner une seconde chance, nombreux sont ceux qui, à Zurich, n'acceptent pas la venue du joueur et regrettent la décision du club. D'ailleurs, selon la NZZ, une lettre ouverte a circulé le week-end dernier au Letzigrund, autant lors du derby contre GC que lors de la finale de la Coupe de Suisse féminine. Elle dénonce l'attitude du président et critique le fait que le club ait renoncé à ses valeurs. Les initiateurs, «des partisans du FCZ», se demandent s'ils peuvent encore aller au stade sans se renier eux-mêmes.
Quoi qu'il en soit, malgré la crispation autour du cas Mendy, le FC Zurich reste en course pour le titre et les places européennes, à six points du leader bâlois. Il se rend ce samedi à 18h sur la pelouse de la lanterne rouge: Winterthour. L'occasion de relancer le Français?