Murat Yakin a fait passer un message très clair à Noah Okafor
Murat Yakin, quel est votre plan pour les deux derniers matchs décisifs des éliminatoires de la Coupe du monde (contre la Suède le 15 novembre et le Kosovo le 18 novembre)?
Nous avons su nous placer dans une position favorable. Avant le début de la campagne, tout le monde aurait sans doute accepté d’avoir dix points après quatre rencontres. Aujourd’hui, notre destin est entre nos mains. L’objectif est clair: boucler la qualification, si possible, dès le match à Genève contre la Suède.
La Suède a réagi à ses mauvais résultats et a remplacé l’entraîneur Jon Dahl Tomasson par Graham Potter. Qu’est-ce que cela change pour vous?
Les Suédois peuvent jouer libérés, puisqu’ils ont déjà assuré leur place pour les barrages grâce à la Ligue des nations. Nous, on pourrait commencer à échafauder des théories et se laisser perturber par ça, mais ce n’est pas notre manière de faire.
Il est fort possible que la Suède doive se passer de son attaquant vedette Gyökeres, du joueur de Tottenham Bergvall et peut-être même de l’avant-centre à 150 millions, Isak.
Je suis au courant. Mais encore une fois, nous restons concentrés sur nous-mêmes. De toute façon, la Suède se présentera à Genève avec une équipe de qualité, quoi qu’il arrive.
Si le Kosovo prend plus de points en Slovénie que la Suisse contre la Suède, il y aura une véritable «finale» le 18 novembre à Pristina. Cela vous inquiète-t-il?
Pas du tout. Je n’ai jamais eu peur d’un match de football. Nous nous concentrons d’abord sur le défi que représente la Suède, avec l’objectif de boucler l’affaire dès ce match.
Remo Freuler, coéquipier idéal pour Granit Xhaka, s’est fracturé la clavicule ce week-end. Qu’avez-vous pensé en voyant la scène?
Dommage, malheureusement: ce sont les premiers mots qui me sont venus à l’esprit. Freuler est un joueur d’une fiabilité exemplaire, rarement blessé. Sur cette action, il ne voit malheureusement pas son adversaire, ce qui provoque un choc violent. C’est dur pour lui. Mais nous avons des alternatives avec Sierro, Sow et Aebischer.
Pourquoi Ardon Jashari ne fait-il pas partie de ces options?
En temps normal, si, bien sûr. Mais il sort de deux mois et demi sans compétition après une fracture du péroné. Il vient tout juste de réintégrer l’effectif de l’AC Milan, et il n’est pas encore totalement débarrassé de la douleur. Il souhaite profiter de la trêve internationale pour retrouver la forme à l’entraînement avec Milan.
Christian Fassnacht fait son retour en équipe nationale pour la première fois depuis deux ans et demi, ce qui en a surpris plus d’un. La «punition du mariage» est-elle levée?
(Rires) Ça n'a jamais été une punition. En juin 2023, Fassnacht avait choisi de privilégier sa lune de miel plutôt qu’un rassemblement de l’équipe nationale. J’avais regretté sa décision à l’époque, mais je l’ai respectée. Même s’il n’a plus été convoqué ensuite, je n’ai jamais considéré le dossier Fassnacht comme clos.
Lors de sa sélection pour la Coupe du monde 2022, Christian Fassnacht avait été submergé par l’émotion. Comment a-t-il réagi à sa nouvelle convocation?
Il était très heureux. Je lui ai dit en plaisantant qu’il serait peut-être temps de changer sa photo de profil. Elle le montre encore en lune de miel.
Vous ne convoquez pas Noah Okafor, qui joue régulièrement à Leeds, ni Marc Giger, qui évolue en Ligue des champions avec l'Union Saint-Gilloise. Pourquoi?
Les deux attaquants ont des profils intéressants. Mais avec Vargas, Ndoye et Manzambi, nous sommes actuellement bien pourvus à ces postes. Okafor reste sur notre radar. Quant à Giger, il est intéressant à suivre car il a connu une ascension rapide: il jouait encore en Challenge League il y a un an.
Préférez-vous Fassnacht à Okafor parce que ce dernier accepte son rôle de joueur de complément?
J’ai régulièrement parlé avec Okafor, en lui expliquant ce que j’attends de lui sur et en dehors du terrain. J’espère que mes paroles finiront par porter leurs fruits. Nous continuerons à le suivre. Les attaquants sont aussi évalués sur leurs statistiques personnelles, et ceux qui sont actuellement sélectionnés ont un avantage sur Okafor à ce niveau.
Vous envisagez Vincent Sierro comme remplaçant de Freuler. Mais depuis son départ pour l’Arabie saoudite, il est un peu sorti des radars.
Pas pour moi. Sierro est un joueur reconnaissant, précieux et intelligent. Il a toujours trouvé sa place chez nous et entretenu une bonne complicité avec ses coéquipiers. C'est maintenant une belle opportunité pour lui. Vous savez, peu importe le club dans lequel il évolue, l’essentiel est qu’il joue. Mais je ne veux pas encore me prononcer définitivement sur lui: je préfère observer les entraînements pour décider ensuite qui, en association avec Granit Xhaka, s’adapte le mieux.
Votre ancien assistant Giorgio Contini a été licencié il y a quelques jours. Vous aviez félicité les Bernois pour sa nomination.
Il est difficile de juger à distance ce qui n’a pas fonctionné. Au final, ce sont les résultats qui comptent. Je suis désolé pour Giorgio. Nous étions proches, c’est pourquoi je l’ai appelé peu après son licenciement. Mais je ne me fais pas de souci pour lui: une nouvelle porte s’ouvrira tôt ou tard.
