De nombreuses stars de la NHL n'avaient pas envie de se rendre au Championnat du monde au terme de leur saison en club. Pour Fiala, en revanche, il était hors de question de refuser la sélection, bien qu'il n'ait pas été à 100% de ses capacités pendant les play-offs en raison de problèmes au genou, et qu'il n'ait disputé que les trois derniers matchs du 8e de finale contre les Edmonton Oilers.
«J'adore représenter la Suisse», déclare le jeune homme de 26 ans, né à Uzwil. Le Saint-Gallois aurait aimé faire partie de l'équipe nationale l'année dernière lors du Mondial en Finlande, malgré le fait qu'un contrat lucratif de plusieurs années l'attendait. Mais son équipe le lui avait alors déconseillé, en raison du risque trop important de blessure, et Fiala avait annoncé au sélectionneur Patrick Fischer qu'il ne fallait pas compter sur lui.
Cette année, tout est différent. Compte tenu de sa blessure au genou, l'attaquant a dû patienter avant d'obtenir le feu vert de son équipe des Kings de Los Angeles. Le voici désormais à Riga et avec une grande confiance, puisqu'il sort d'une saison réussie:
Quand il revient sur son parcours en Amérique du Nord, il explique que son premier transfert en NHL de Nashville à Minnesota en février 2019 avait nécessité un temps d'adaptation. «Cela avait pris du temps avant que je puisse être moi-même.» Chez les Kings, il s'est tout de suite senti «très, très à l'aise. C'est la clé qui a fait que tout s'est bien passé dès le début de cette saison, raconte Fiala. Le club m'a pris comme je suis.» Signe de la confiance de l'organisation envers le Suisse, Los Angeles lui a offert un contrat de sept ans doté de 55,125 millions de dollars.
Le fait qu'il se soit senti bien dès le début en Californie est aussi lié à la destination. Après avoir été drafté en 2014 par Nashville en tant que numéro 11, Fiala s'est entraîné en août avec les Predators à Los Angeles et est immédiatement tombé amoureux de la ville. A l'époque, il pensait qu'il était injuste qu'une équipe de NHL y joue. Maintenant, il le fait lui-même.
Le joueur aime la chaleur. Il peut désormais aller à l'entraînement en short et se reposer ensuite sur la plage. Cela lui donne un sentiment de vacances permanent et l'aide à se déconnecter.
Comme il a signé sur le long terme avec son club, il est devenu propriétaire d'une magnifique maison avec piscine à Manhattan Beach. La distance jusqu'à la mer est d'environ un kilomètre. «C'est notre première vraie maison», dit Fiala. Auparavant, il avait toujours loué son logement, que ce soit en Suède, d'où vient sa femme, ou en Suisse, lorsqu'il s'entraînait en Europe en été. Fiala est également très satisfait de l'équipe des Kings. «Je n'avais encore jamais vécu quelque chose d'aussi spécial. Il n'y a pas de petits groupes dans le vestiaire.»
Grâce à sa belle saison, Fiala a eu droit à un honneur particulier. Début février, il a été le sixième Suisse à participer au All-Star-Game. A cette occasion, il a évolué dans la sélection de la division Pacifique aux côtés notamment de Connor McDavid, le meilleur joueur du monde actuellement. «C'était très spécial de mieux le connaître. Il a les pieds sur terre et c'est une personne adorable qui semble évoluer dans un autre monde. Il est meilleur que les autres dans tous les domaines.»
Après la déception des play-offs de la NHL, où lui et son équipe pensaient avoir de grandes chances, Fiala veut maintenant terminer la saison sur une note positive. C'est la cinquième fois qu'il participe à un Mondial depuis 2014 et sa première apparition à l'âge de 17 ans.
Son objectif est clair: l'or et rien d'autre. Fiala faisait partie de l'épopée de 2018 qui s'est terminée en argent pour la Suisse. A l'époque, il avait échoué de peu en prolongation face au gardien Anders Nilsson lors de la finale contre la Suède, perdue aux tirs au but. Cette occasion en or, au sens propre du terme, le hante encore aujourd'hui.
Pourquoi pas le 28 mai, date à laquelle se déroulera la finale, cette année à Tampere?
(sda/jcz)