Son retour sur le circuit fait plaisir. Parce qu'elle est une joueuse qui a marqué le tennis et qui, à 38 ans et quatre titres du Grand Chelem, n'a plus rien à prouver. Gage que son come-back est surtout motivé par la passion.
Alors pour illustrer cet article, on souhaitait choisir une photo de Kim Clijsters souriante, décontractée pendant son match contre la Taïwanaise Hsieh Su-Wei. Il n'y en a tout simplement pas.
Non, parce que la Belge n'est semble-t-il pas revenue sur le circuit pour faire de la figuration. En même temps, comment pourrait-il en être autrement quand on a été durant presque toute une vie nourrie à la compétition?
Sur chaque cliché, l'ancienne numéro 1 mondiale serre dents, muscles, manche de raquette et poing avec une apparente rage de démolir la balle qu'elle s'apprête à renvoyer. Et par la même occasion, son adversaire.
La Belge donne cette impression même sur un revers coupé, geste technique qui demande moins d'énergie que les coups frappés et qui est rarement décisif.
Son body language contraste totalement avec celui de Roger Federer, par exemple, expert en relâchement.
Alors quand on voit Kim Clijsters autant déterminée que ce lundi à Chicago, difficile de croire qu'elle ne s'est pas fixée d'objectifs précis concernant ses résultats ou son classement, comme elle l'a avoué.
Ce paradoxe trouverait peut-être sa réponse dans un guide de développement personnel bon marché posé au coin de la table du salon. Un titre possible? «Vous êtes votre seul adversaire.» Clijsters n'aurait alors qu'une seule personne à convaincre: elle-même. Ses propos avant le tournoi de Chicago le laissent penser:
En regardant ces mêmes photos, une autre chose frappe: le manque de condition physique de la Belge, en net surpoids pour une tenniswoman professionnelle.
Le contraste avec sa silhouette beaucoup plus affûtée en 2012, juste avant son premier retrait, est saisissant. Pour se donner les moyens d'être performante à tout haut niveau, la Flamande devra inévitablement passer par la case condition physique. D'autant plus que le tennis est devenu un sport extrêmement exigeant athlétiquement: ramener et frapper des balles puissantes requiert beaucoup d'explosivité. Et en se jouant quasi uniquement depuis le fond du terrain, les échanges se sont rallongés et demandent une endurance à toute épreuve.
Même si Kim Clijsters a expliqué s'être sentie bien physiquement (elle avait aussi eu des douleurs aux genoux et aux abdos ces derniers mois), elle aurait peut-être réussi, avec quelques kilos en moins, à venir à bout de la Taïwanaise Hsieh Su-Wei (WTA 97) lundi. Elle s'est finalement inclinée en trois manches 3-6 7-5 3-6, après 2h18 de jeu.
Sur le terrain en dur de Chicago, la Belge a prouvé qu'elle avait encore de l'or dans les doigts, avec un total impressionnant de 45 coups gagnants. Mais elle a commis beaucoup trop de fautes directes (54).
Pas de miracle: elle devra s'habituer de nouveau à la compétition histoire de retrouver la confiance nécessaire pour gagner des matchs. Et elle le sait:
Pour ses prochaines échéances, Clijsters jouera peut-être à Indian Wells (du 6 au 17 octobre) et en Fed Cup à Prague avec la Belgique, lors de la phase finale début novembre.