Justine Mettraux sera au départ de la Course des Caps, ce dimanche à Boulogne-sur-Mer. Cette nouvelle épreuve du circuit IMOCA, qui emmènera les participants sur près de 2000 milles autour des Îles Britanniques, mettra aux prises des équipages mixtes de quatre. Une configuration à laquelle certains marins ne sont pas habitués. «Jusqu’à présent, j’ai surtout régaté en double ou en solo. Cette épreuve sera l’occasion de découvrir un nouveau mode de fonctionnement», explique ainsi Thomas Ruyant sur le site de la course.
Justine Mettraux, elle, a l'habitude de naviguer à plusieurs pour avoir notamment participé à l'Océan Race, une course à la voile autour du monde en équipage.
Contactée par watson, la première femme du Vendée Globe 2025 (8e place) explique que sur son bateau «TeamWork – Team Snef» «chacun aura un poste défini et des rôles précis dans les manoeuvres». «Mais on se relayera tous pour régler le bateau, pour être un peu plus à la barre ou au réglage du pilote», ajoute celle qui est aussi la recordwoman du Vendée (76 jours, 1 heure et 36 minutes).
Naviguer en équipe, quand on fait un sport individuel comme la voile, peut déranger certains skippers. Ce n'est pas le cas de Justine Mettraux, qui adore ça. «J'ai toujours varié mes projets pour participer à des épreuves en équipage», relève-t-elle.
Les quatre membres de «TeamWork – Team Snef» ont appris à se connaître ces dernières semaines grâce à des stages d'entraînement. Ils ont aussi navigué ensemble jusqu'à Boulogne-sur-Mer, lieu du départ. Cela a permis de se faire une idée sur le fonctionnement à bord, où les espaces (et donc l'intimité) sont réduits. «Chacun s'arrangera pour faire attention à l'autre et ça fonctionnera très bien», anticipe Justine Mettraux.
Une fois en course, ils seront même cinq sur le bateau, puisqu'un «media man» les rejoindra. Son rôle: capturer les moments forts de la course de chaque monocoque, en image et vidéo, afin d'alimenter les réseaux sociaux durant l'épreuve.
Un personnage que Justine Mettraux accueille volontiers. «Cela fait plusieurs années déjà que des «media men» prennent place sur le bateau. On a l'habitude de fonctionner avec eux. Ce sont souvent des personnes assez discrètes, qui se fondent bien dans le collectif.»
La dynamique d'équipe représente une inconnue dans la Course des Caps et ce n'est pas la seule. Le parcours emmènera les marins au-delà du 60e Nord, dans des mers rarement explorées par les IMOCA. «C'est un tracé qui est complexe, qui est engagé, qui monte très au nord avec un plateau très relevé, confiait récemment Thomas Ruyant sur France 3. On va être souvent près des côtes britanniques avec pas mal de pièges, beaucoup de pêches, des éoliennes, des plateformes pétrolières. Il y aura un plan d'eau qui sera très animé.»
Pour ne rien arranger, les marins ne connaîtront le sens de rotation que samedi matin, lors du briefing de départ. Pas de quoi toutefois inquiéter Justine Mettraux.
Une fois le départ donné, le plus dur restera à faire pour la Romande et ses coéquipiers, qui ne font clairement pas partie des favoris à la victoire finale. «On possède l'un des plus vieux IMOCA de la flotte, rappelle Justine Mettraux. Or comme on navigue à plusieurs, chaque équipage arrivera à tirer le maximum de son bateau. Les différences se feront encore plus ressentir qu'en solitaire.»
Les favoris se dégageront très rapidement puisque l'organisation s'attend à ce que le vainqueur en termine après cinq à huit jours de course.