Grosse colère au FC Baden! Certes, le choc de la relégation de Promotion League en 1ère ligue a été digéré, mais une nouvelle révélation vient fortement troubler les esprits dans le club argovien: elle concerne un ancien concurrent en Promotion League, le Vevey-Sports.
Il existe en effet des indices laissant penser que tout ne s’est pas déroulé dans les règles, dans le club vaudois, lors de la saison écoulée.
A première vue, la saison des Veveysans est très réussie: néo-promus, ils se sont maintenus en Promotion League en accrochant une belle 8e place, grâce notamment à un départ en fanfare. En 16e de finale de la Coupe de Suisse, l'équipe dirigée par Jean-Philippe Lebeau a même posé de sérieux problèmes au champion de Suisse en titre, Young Boys, qui n'a réussi à passer l'épaule que dans les dernières minutes de la rencontre (4-2).
Mais dès le début de la phase retour, des événements étranges se sont soudainement produits sur les bords du Léman. Au total, huit joueurs ont quitté le club – parmi eux des éléments clés comme Ilyes Chaïbi, Miguel Rodrigues, Ridge Mobulu, Sinclair Baddy Dega, Alexis Charveys et José Aguilar. Ce qui frappe particulièrement: tous ont rejoint des clubs concurrents de Promotion League. Mobulu et Rodrigues ont même opté pour un transfert au FC Bavois, alors lanterne rouge du championnat.
Début mai, un coup de tonnerre est survenu: la commission de discipline de la Première Ligue – l’organe compétent de l’Association suisse de football (ASF) pour la Promotion League – a infligé à Vevey un retrait de trois points. La raison? Une infraction aux règles relatives à la confirmation du paiement des salaires et des cotisations sociales pour le premier trimestre (janvier à mars). Rapidement, des rumeurs ont circulé selon lesquelles le club aurait été à court d’argent.
Malgré toutes ces turbulences et la perte considérable de qualité dans l’effectif, Vevey a réussi à se maintenir en Promotion League, terminant la saison avec trois points d’avance sur Baden, relégué. Tout est bien qui finit bien?
Pas tout à fait. Comme le rapporte 24 Heures, le Vevey-Sports est menacé de faillite. Début juin, une assemblée générale extraordinaire a eu lieu, lors de laquelle le président Cyril Cornu – qui avait pris la succession de William von Stockalper en septembre 2024 – a annoncé sa démission. Il a cédé sa place à Fatlind Rama, un entrepreneur de 29 ans actif dans l’immobilier et la construction. Ce dernier est désormais chargé de trouver les fonds nécessaires pour sauver le club.
D'après certaines sources, 150 000 francs serait indispensable pour éviter le dépôt de bilan. Rama a promis, lors de cette assemblée, que les joueurs seraient prochainement payés, «afin qu’ils puissent partir en vacances l’esprit tranquille».
Cela signifie-t-il donc que Vevey a également disputé le deuxième trimestre (à partir de mars) avec des joueurs impayés? Et si cela se confirme: quelles seraient les conséquences pour le club, sachant qu’il a déjà écopé d’un retrait de points pour une infraction identique au premier trimestre? Qu’en est-il des joueurs qui ont depuis quitté le club, mais attendent toujours leurs salaires? Et existe-t-il une possibilité pour le FC Baden de se maintenir en Promotion League sur décision administrative?
Interrogé à ce sujet, Jérémy Manière, responsable du secrétariat de la ligue, répond:
En d’autres termes: si Vevey n’a pas non plus respecté ses obligations salariales au deuxième trimestre, cela n’aurait de conséquences que pour la saison à venir. Une situation qui laisse le FC Baden perplexe: «Cela rappelle un peu la saison en Challenge League, quand il y avait de grandes incertitudes et des accusations graves concernant la situation financière de Schaffhouse et Bellinzone. Finalement, il ne leur est rien arrivé», déplore le président argovien Hermi Löhrli.
Il poursuit:
Hermi Löhrli souligne aussi que le FC Baden s’efforce, lui, de rester toujours sur des bases financières saines, de tenir une comptabilité rigoureuse et de respecter les règlements de la ligue: «Bien sûr, nous avons été relégués sportivement, il faut l’accepter. Mais lorsqu’on apprend qu’un concurrent a joué avec une équipe qu’il n’était pas en mesure de financer, c’est pour nous une gifle en pleine figure, et un véritable aveu d’échec pour la Promotion League.»
CH Media, le groupe auquel appartient watson, a sollicité le Vevey-Sports pour parler de la situation financière du club et des questions qui en découlent. Mais cette demande est restée sans réponse.