Vincent Bouillard a réalisé un immense exploit. Ce Français de 31 ans est sorti de nulle part pour s'adjuger l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, une course mythique organisée pour la 21e fois cette année. Bouillard, qui n'a pas autant de références que les cadors de la discipline, a pourtant terminé sa démonstration en 19h54'23, une sacrée performance pour le natif d'Annecy. Mais celle-ci aurait pu être ternie par un point de règlement très particulier.
Les fortes chaleurs prévues samedi avaient poussé les organisateurs à activer le plan canicule. Concrètement, cela signifiait que chaque participant devait avoir en sa possession des lunettes de soleil, une casquette saharienne (ou toute combinaison permettant de couvrir entièrement la tête et la nuque), de la crème solaire et enfin une réserve d'eau minimum de 2 litres.
Les organisateurs avaient aussi précisé aux participants:
Vincent Bouillard n'a donc pas été surpris lorsqu'il a été contrôlé au dernier point de passage à La Flégère. Le problème, c'est que son matériel ne correspondait pas exactement aux critères fixés par les organisateurs.
Si Bouillard possédait bel et bien une casquette saharienne et des lunettes de soleil, «il lui manquait une flasque», a révélé L'Equipe.
«Chaque coureur est censé avoir des flasques pouvant contenir 2 litres au total, a explicité un internaute. Sauf que le futur vainqueur s'est présenté avec seulement 3 flasques de 0,5 litre chacune, et un sac zip pour atteindre les 2 litres.»
Les commissaires de course ont photographié la poche supplémentaire (le sac zip) de Vincent Bouillard, puis l'ont laissé repartir sur le chemin de la gloire. On a craint un instant que le traileur ne soit pénalisé mais «après 20 minutes de suspense, la direction de course a considéré sa poche valable et ne l’a pas sanctionné», a salué le media Esprit-Trail.
Une sanction n'aurait sans doute pas empêché Vincent Bouillard de triompher, tant il avait de la marge (30 minutes d'avance) sur le deuxième. Mais elle aurait terni son exploit. Car si l’Annécien a marqué les esprits, c'est aussi grâce à son chrono stratosphérique (19h54'23). Un temps qui l'a fait entrer dans la légende de l'épreuve: le vainqueur 2024 n'est que le quatrième homme, après Jim Walmsley (19h37'43), Kilian Jornet (19h49’30) et Mathieu Blanchard (19h54’50), à terminer l'UTMB grandeur nature en moins de 20 heures. Sa place est désormais aux côtés des géants de son sport.