Ce sont des ouvriers allemands qui avaient posé le premier gazon artificiel du Wankdorf en 2006.Image: KEYSTONE
Young Boys, qui reçoit Manchester City mercredi, est la seule équipe de Ligue des champions à évoluer sur une pelouse artificielle. En tire-t-il bénéfice? Deux experts ne sont pas d'accord. Le débat est ouvert.
25.10.2023, 05:5225.10.2023, 07:41
YB accueille la meilleure équipe du monde, mercredi en Ligue des champions (21h). Un rendez-vous qu'appréhendent logiquement les Bernois, mais aussi les Citizens, en raison du terrain synthétique sur lequel le match se disputera. Le club anglais a d'ailleurs changé ses plans pour l'occasion. City se prépare d'ordinaire au sein de son académie de football avant de se rendre à l'extérieur. Mais cette fois, Pep Guardiola et ses hommes ont organisé une séance d'entraînement au Wankdorf la veille du match, afin que les joueurs puissent prendre leurs repères sur le terrain du Wankdorf, une surface sur laquelle ils n'ont pas l'habitude d'évoluer.
C'est le cas de la plupart des clubs étrangers qu'YB reçoit chez lui. Le fait de jouer sur un revêtement distinct lui offre-t-il pour autant un avantage sur ses adversaires? Nous avons interrogé deux experts de blue Sport sur le sujet et ils ne sont pas d'accord. Voici leurs arguments.
«YB est ultra avantagé sur synthétique»
Ancien joueur notamment du FC Thoune, où il a évolué sur gazon artificiel, Jérémy Manière estime qu'YB bénéficie du fait de recevoir sur son terrain.
«Je pense qu'YB est ultra avantagé en Ligue des champions car il affronte des joueurs qui ne sont pas habitués au synthétique. Ses adversaires sont pour la plupart des internationaux qui, en sélection, jouent toujours sur herbe, et qui évoluent dans les championnats du Big 5, où les synthétiques ne sont pas autorisés. Je ne vous dis pas que City sera moins fort qu'YB au Wankdorf pour cette raison, mais les Anglais auront besoin d'une phase d'adaptation parce que tout est différent lorsqu'on passe d'une pelouse naturelle au gazon artificiel: les rebonds, le dosage des passes, le timing dans l'anticipation et même le rythme de jeu.»
Jérémy Manière a effectué un test avec Xamax sur la pelouse factice de la Maladière.Image: KEYSTONE
«Comme joueur, je ressentais bien ces différences. D'ailleurs, YB a toujours mis une grosse pression chez lui dans les 15 premières minutes; parce qu'il a le public derrière lui, bien sûr, mais aussi parce qu'il cherche à profiter au maximum d'éventuelles erreurs techniques de son adversaire liées au synthétique. Sans rien enlever au mérite des Young Boys, je ne suis pas sûr qu'ils auraient réalisé autant d'exploits, contre la Juve ou Manchester United par exemple, s'ils avaient accueilli ces équipes sur herbe.»
«YB n'est pas avantagé sur synthétique»
Ex-entraîneur de Thoune, Xamax et YB, mais aussi de Zurich ou Sion notamment, ancien sélectionneur du Kosovo et de l'Arménie, Bernard Challandes pense que les Bernois ne profitent pas de leur surface en Coupe d'Europe.
«Recevoir sur synthétique n'est pas un inconvénient, mais ce n'est pas un avantage non plus, surtout face à un adversaire comme City, qui possède dans ses rangs des footballeurs qui s'entraînent quand même souvent sur des pelouses artificielles. Peut-être que ces mêmes joueurs ont suivi leur formation sur cette surface, souvent utilisée par les équipes de jeunes en Espagne, par exemple.»
Bernard Challandes en 2019 au Kosovo.Image: AP
«Lorsque j'entraînais Thoune, on avait fait pas mal de points à domicile sur synthétique, c'est vrai, mais je ne suis pas persuadé que c'était grâce à notre revêtement. C'était plutôt parce qu'on était chez nous. Les adversaires avaient peut-être un peu moins l'habitude de notre surface de jeu, mais bon... Je reste persuadé que ce n'est plus devenu un avantage d'avoir une pelouse synthétique, tout le monde est habitué à cela aujourd'hui et s'y adapte très facilement, surtout quand on voit les billards sur lesquels les grandes équipes jouent dans leur championnat.»
Maintenant que vous avez les arguments des deux experts, on serait curieux de savoir ce que vous en pensez.
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