Un Romand a vu la NFL en Europe: «On a pris une claque»
Comme il est président d'un club de football américain (les Geneva Whoppers) en 3e division suisse, on lui a quand même demandé si son déplacement à Madrid n'était pas motivé par des questions de recrutement. «J'aurais bien aimé engager une ou deux stars de NFL, mais on est un peu serré au niveau du budget», s'est marré le Genevois de 30 ans, supporter de longue date des Washington Commanders.
Son équipe s'est inclinée de trois points (16-13), dimanche face aux Dolphins de Miami. Une défaite que Robin a très vite digérée: «J'étais un peu déçu par le résultat, mais surtout très content d'avoir pu assister à un match de NFL. Je serais de toute façon venu à Madrid si Washington n'avait pas joué, car j'adore ce sport.»
L'entrée des équipes sur le terrain
La National Football League (NFL) organise chaque saison des rencontres de championnat en dehors des frontières des Etats-Unis. Robin et ses potes ont pris l'habitude de sauter sur l'occasion. «On dresse la liste des belles affiches et on essaie de trouver des places.» Le Genevois n'a jamais assisté à un match en Amérique du nord, mais il en a déjà vu plusieurs en Europe, à Londres et donc Madrid.
Bizarrap et Daddy Yankee en concert
Les matchs sont toujours âprement disputés, aucune des deux équipes ne se faisant de cadeau. C'est que ces rencontres, même délocalisées, comptent pour la saison régulière. Or celle-ci est brève (17 matchs répartis sur 18 semaines, avec le Super Bowl en point d'orgue), si bien que l'enjeu est énorme à chaque sortie.
Les parties ressemblent donc à celles qui se déroulent aux Etats-Unis, à la fois sur le terrain et en-dehors: feux d'artifice, drapeaux XXL sur la pelouse, hymne américain, cheerleaders ou encore concert à la mi-temps (Bizarrap et Daddy Yankee se sont produits à Madrid).
Durant son séjour dans la capitale espagnole, Robin a découvert plusieurs activités organisées en lien avec le match. Il a fini par atterrir dans un bar installé pour l'occasion aux couleurs des Commanders, dans lequel le propriétaire du club est carrément apparu pour remercier les fans de leur soutien, signe que la NFL et ses équipes prennent ces déplacements en Europe très au sérieux.
Un public de connaisseurs
Cette proximité avec la NFL, Robin l'a payée cher. «Environ 300 francs suisses pour une place au pied du premier anneau», glisse-t-il, trop heureux d'y être pour regretter l'investissement. Car les places ne sont pas toujours faciles à trouver, tant la demande est forte.
Robin était proche de l'action
Le niveau de jeu a un peu souffert de l'absence des stars de Washington (Jayden Daniels et Terry McLaurin) et Miami (Tyreek Hill) dimanche, mais la partie a été animée par «quelques belles actions», selon notre expert, et le suspense s'est étiré jusqu'en prolongations «devant un public de connaisseurs».
Cette précision peut paraître surprenante, tant Madrid est une ville réputée pour le ballon rond, mais Robin n'a pas vraiment été surpris de croiser des spécialistes de son sport dans les tribunes du stade.
Ce périple en terre madrilène était enfin l'occasion pour le Genevois de découvrir le stade Santiago Bernabéu fraîchement rénové. «Il est monstrueux, assure-t-il. Les photos ne reflètent pas la réalité. On voit bien que c'est énorme sur les images, mais quand on est entré dans le stade, on a pris une claque. Les tribunes sont très raides, très hautes. C'est vraiment impressionnant, surtout avec le toit fermé.»
L'antre madrilène version foot US
78 610 spectateurs étaient massés dans les travées dimanche pour assister à un spectacle qui fascine chaque saison un peu plus le public européen. Pour être certains d'avoir des billets l'année prochaine, Robin et ses amis ont déjà activé l'alerte leur permettant d'être informés de la tenue des matchs et de la vente des places.
On ne serait pas vraiment étonné de voir le Genevois au Stade de France. Selon Le Parisien, un match de football américain pourrait en effet se dérouler dans la capitale française dès l'an prochain.
