Le sport regorge de belles histoires. Celle d'Alexander Ritschard en fait partie. Dès lundi, le Zurichois de 28 ans disputera son premier US Open, après s'être extirpé des qualifications. Jouer son deuxième tournoi du Grand Chelem (le premier, c'était cet été à Wimbledon) seulement à 28 ans peut paraître très tardif. Mais Alexander Ritschard revient de loin. De très loin.
Après son titre national junior en 2011, il quitte la Suisse pour poursuivre sa progression aux Etats-Unis, dans l'équipe de l'Université de Virginie, à Charlottesville. Mais sa carrière, et même sa vie, virent au drame de l'autre côté de l'Atlantique. «Quand j'avais 19 ans, j'avais beaucoup de problèmes avec mes bras, mes épaules et mes poumons», expliquait le tennisman en mars dernier dans le Tages Anzeiger. Et pour cause: il souffre d'une anomalie congénitale dans la zone de l'épaule droite. Une côte trop longue lui bloque l'artère principale et empêche une bonne circulation sanguine. Résultat: une thrombose.
«Mon bras a cessé d'être irrigué et il pourrissait. Deux interventions chirurgicales ont été nécessaires», se souvient Ritschard. Dix ans plus tard, évoquer ce moment fait toujours mal au Zurichois, même s'il a eu le temps de prendre du recul:
A New York, Alexander Ritschard jouera, comme toujours, avec un stent dans son bras, stigmate qu'il garde depuis son opération. Il affrontera lundi au premier tour le Canadien Félix Auger-Aliassime. Un sacré défi, puisque le Montréalais, 8e mondial, est l'un des prétendants au titre.
A noter que la délégation suisse est étoffée cette année à Flushing Meadows. En plus d'Alexander Ritschard, elle compte cinq autres membres. Chez les hommes, Stan Wawrinka et Marc-Andrea Hüsler seront aussi en lice. Côté dames, nos représentantes seront Belinda Bencic, Viktorija Golubic et Jil Teichmann.